Dans une décision sans précédent, la Norvège a annoncé qu'elle reporterait toute exploitation minière de ses fonds marins jusqu'en 2029. Prévue pour commencer très prochainement avec l'attribution de licences d'exploration, cette opération emblématique est désormais mise sur la touche.
Le gouvernement norvégien, dirigé par le Parti travailliste de Jonas Gahr Støre, a ciblé cette suspension comme un moyen de préserver sa coalition parlementaire, recourant à la diplomatie avec des partis écologistes résolument opposés à la recherche sous-marine. L'écosystème fragile de l'Arctique, riche en biodiversité, a joué un rôle crucial dans cette décision, notamment en raison des préoccupations exprimées par des scientifiques et des pêcheurs sur le possible relâchement de métaux lourds dans les eaux. Leur crainte est que l'exploitation pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la vie marine et les industries qui en dépendent, comme le souligne le biologiste marin Dr. Lars Eriksen dans Le Monde.
De plus, le gouvernement norvégien met fin à ses financements publics pour cartographier ses ressources minérales sous-marines. Cela représente un virage radical pour une nation qui a longtemps été pionnière dans ce domaine. Les fonds marins du pays contiennent près de 38 millions de tonnes de cuivre et 45 millions de tonnes de zinc, ainsi que des quantités significatives de terres rares, essentielles à la transition énergétique mondiale.
Cette décision intervient également à un moment où la Norvège, premier producteur de gaz en Europe, doit jongler avec une dépendance forte à l'égard du secteur pétrolier tout en cherchant à diversifier son économie face aux défis climatiques. Le professeur au département d'économique maritime de l'Université de Bergen, Dr. Anne Kristine, fait remarquer que le pays doit redéfinir sa stratégie face à une demande énergétique mondiale en évolution rapide.
En somme, la Norvège se retrouve à un carrefour, tiraillée entre son rôle crucial dans le paysage énergétique européen et la nécessité d'une transition vers des pratiques plus durables, soulignant à quel point le pays doit naviguer prudemment entre exploitation économique et préservation de son environnement.







