La récente annonce du rachat de Warner Bros par Netflix a provoqué une onde de choc dans le monde du cinéma. Pour près de 72 milliards de dollars, la plateforme de streaming récupère non seulement son concurrent HBO Max, mais également le riche catalogue de films emblématiques de Warner Bros. Ce rapprochement soulève de nombreuses préoccupations auprès des exploitants de salles, des acteurs d'Hollywood et même des élus américains.
Ce projet, qui fusionne deux grandes puissances de la vidéo à la demande, pourrait affecter la dynamique de l'industrie cinématographique, alertent plusieurs voix influentes. Des figures de proue comme la sénatrice Elizabeth Warren ont déclaré que cette acquisition pourrait entraîner une hausse des prix des abonnements et un choix réduit pour les consommateurs. Le sénateur républicain Mike Lee a également fait part de son inquiétude concernant l'impact de cette fusion sur la concurrence mondiale.
Sur le terrain, de nombreux exploitants de salles de cinéma craignent que cette transaction ne menace l'avenir de la diffusion en salles. David Ellison, patron de Paramount Skydance, a déjà exprimé ses réticences face à cette situation, craignant qu'elle ne soit utilisée comme un outil de pression politique, une inquiétude partagée par l'actrice Jane Fonda qui, dans une tribune, a évoqué les dangers d'une telle concentration industrielle.
Dans un contexte où la période d'exclusivité des films en salle se réduit constamment, les inquiétudes se font plus pressantes. Les observateurs notent que la durée traditionnelle de 45 jours est souvent raccourcie, certains films étant projetés en streaming après seulement quelques semaines. Cette tendance risquerait d'intensifier la lutte pour la survie des salles obscures.
Lors d'une récente conférence, Ted Sarandos, co-directeur général de Netflix, a tenté de rassurer les parties prenantes en affirmant que la plateforme continuera à soutenir les sorties en salles, bien qu'elle envisage de réduire la période d'exclusivité des films. Cependant, la communauté cinématographique reste sur ses gardes face à l'évolution rapide du paysage médiatique. Selon une étude récente de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC), cette concentration pourrait altérer l'équilibre du marché et menacer la diversité artistique.
À mesure que cette acquisition prend forme, les voix qui plaident pour une régulation accrue se multiplient. Des experts du droit de la concurrence prédisent que des enquêtes pourraient être lancées pour étudier les implications de ce changement majeur dans l'industrie cinématographique. Les débats sur la régulation du secteur vont donc continuer à alimenter les discussions à Hollywood et au-delà.







