Les autorités afghanes ont accusé le Pakistan d'avoir tiré sur des zones proches de la frontière, incitant les forces talibanes à répondre. Cette escalade fait suite à des semaines de tensions croissantes entre les deux nations, qui ont été témoins de multiples affrontements, malgré des efforts pour établir une trêve.
La soirée du 5 décembre a été marquée par des échanges de tirs dans la province de Kandahar, au sud de l'Afghanistan. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a annoncé sur les réseaux sociaux que les forces afghanes avaient été contraintes de réagir à une attaque initiale menée par le Pakistan dans le district de Spin Boldak. D'après des sources locales, les hostilités ont débuté aux alentours de 22h30 et se sont prolongées pendant environ deux heures.
Les tensions entre les deux pays se sont considérablement intensifiées ces derniers mois, en grande partie en raison de préoccupations de sécurité mutuelles. Le conflit a pris une tournure tragique en octobre, lorsque des affrontements ont fait près de 70 victimes des deux côtés. Alors qu'une trêve, facilitée par des médiations du Qatar et de la Turquie, avait momentanément suspendu les hostilités, les récents échanges de tirs ont prouvé la fragilité de cette paix précaire.
Ali Mohammed Haqmal, responsable de l’information à Kandahar, a également rendu compte des attaques pakistanaises utilisant des mortiers, qui ont atteint des résidences civiles, bien que le nombre de victimes n'ait pas été précisé. À l'autre côté de la frontière, des témoins à Chaman ont confirmé avoir entendu des explosions et des coups de feu, rendant la situation encore plus alarmante.
Les experts affirment que cette montée de tensions pourrait avoir des répercussions plus larges sur la stabilité régionale. « La persistance des conflits frontaliers illustre les défis historiques non résolus entre les deux nations, » a déclaré un analyste de l’Institut Français des Relations Internationales. Le Ministre des Affaires étrangères afghan a également exprimé sa préoccupation, soulignant la nécessité d'un dialogue diplomatique pour prévenir une escalade.
La fermeture de la frontière, en vigueur depuis le 12 octobre, n'a pas constitué un obstacle aux hostilités, et les attaques réciproques continuent d'entraver les efforts de paix. Le 25 novembre, le gouvernement afghan avait déjà accusé le Pakistan d'attaques similaires, entraînant la mort de plusieurs civils, dont des enfants, une allégation qu'Islamabad a toujours démentie.
Avec des informations d'AFP et d'autres agences de presse.







