Alors que les États-Unis se désengagent progressivement, la Chine maximise son influence culturelle.
Historiquement, le pouvoir d’attraction d’un pays, défini comme soft power par Joseph Nye, repose sur sa capacité à partager et à promouvoir sa culture. Ce concept est plus que jamais d'actualité aujourd'hui, alors que la Chine s'affirme sur la scène mondiale, renforçant sa diplomatie culturelle. Récemment, Emmanuel Macron a mis en lumière cette dynamique lors de sa visite en Chine, où il a clôturé ses activités par un match de tennis de table avec les champions de France, les frères Lebrun. Cette discipline, adoptée par la Chine dans son arsenal diplomatique depuis l’invitation d’une équipe américaine à Pékin en 1971, demeure un symbole des échanges culturels.
Des éléments tels que le panda, cher aux yeux du public international, à la peluche « Labubu », qui s'est imposée lors de la parade de Thanksgiving à New York, illustrent la richesse de cette culture en expansion. Les productions cinématographiques comme Ne Zha 2 et des artistes de renom comme Liu Yuning et Jackson Wang captivent un public toujours plus large dans le monde entier. Selon une étude menée par Le Monde, le phénomène des microdramas, alimenté par des plateformes comme TikTok, attire l’attention des jeunes utilisateurs, avec 1,6 milliard d’abonnés exposés aux créations chinoises.
Pendant ce temps, le retrait des États-Unis des affaires géopolitiques, exacerbé sous l’administration Trump, ouvre la voie à une nouvelle ère où la culture chinoise pourrait redéfinir le paysage international. « Gagner les cœurs et les esprits », un adage américain, est désormais également appliqué par la Chine qui investit massivement dans sa présence culturelle mondiale. Selon l'expert en relations internationales, Jacques Rupnik, « le soft power chinois gagne du terrain, alors même que l'Occident semble en retrait ».
Les Européens, pour leur part, restent principalement spectateurs de cette transformation. Ils suivent cette bataille culturelle avec un intérêt croissant, mais sans s'engager réellement. Ce phénomène soulève des questions sur l'avenir des influences culturelles et sur la capacité de l'Europe à se poser en alternative face à cette ascension inédite de la Chine. Le nouveau paysage culturel mondial pose un défi crucial pour les nations européennes, qui doivent répondre à cette dynamique croissante.







