Un grave incident de corruption émerge au sein de la police nationale avec l’arrestation d'une gardienne de la paix de 25 ans, travaillant à la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris. Son compagnon, un homme de 31 ans aux antécédents criminels bien connus, est également impliqué. Leur procès débutera en juin 2026.
Les deux suspects, placés en garde à vue le 15 décembre, sont sous le coup d'accusations sérieuses : «détournement de la finalité d’un fichier, violation du secret professionnel et corruption», selon des sources judiciaires. En attendant le jugement, la policière se voit interdire tout exercice de sa fonction.
L'affaire a débuté en mai dernier lorsqu'une enquête menée par l’office anti-cybercriminalité (OFAC) a mis au jour un compte Snapchat proposant l'accès à des fichiers policiers, y compris le fichier des personnes recherchées (FPR). Les autorités ont ensuite transféré l’affaire au parquet de Paris en août, après des investigations prometteuses.
Selon les investigations, la gardienne de la paix aurait consulté près de 94 fois le fichier des antécédents judiciaires et 169 fois celui des personnes recherchées, générant des résultats presque toujours positifs. Les informations vendues à des «clients» sur Snapchat atteignaient des prix allant de 30 à 250 euros, selon le type de consultation effectuée, ce qui lui aurait permis de réaliser un bénéfice estimé à 12 000 euros en 2025, comme l'indique une source judiciaire citée par BFMTV.
Ce délit soulève des inquiétudes majeures quant à la sécurité et à l'intégrité des données au sein des forces de l'ordre. Selon un experts en cybersécurité, «les violations de données sensibles peuvent avoir des conséquences catastrophiques pour la sécurité publique». La situation actuelle pourrait exacerber la méfiance du public à l'égard des institutions policières.
Des résultats d'enquête ont également révélé que le compagnon de la policière était impliqué dans la recherche de «clients» potentielles sur Snapchat, tandis que sa compagne effectuait les consultations. Les deux suspects, qui semblent avoir reconnu les faits, ont minimisé les gains perçus lors de leurs interrogatoires.
Les affaires révélant des «atteintes à la probité» au sein de la police nationale connaissent une hausse inquiétante, passant de 137 à 234 cas entre 2020 et 2023, selon des données du ministère de l'Intérieur. Ce scandale pourrait donc s’inscrire dans un contexte plus large de corruption au sein des services de police français, suscitant des appels à une transformation radicale et à des réformes pour restaurer la confiance du public.







