Un véritable coup de tonnerre retentit dans le milieu minier français alors qu'une enquête a été ouverte à Paris pour vol en bande organisée, concernant la disparition d'uranium sur un site précédemment exploité par Orano au Niger. L'enquête a été lancée suite à des allégations selon lesquelles cette perte a servi les intérêts d'une puissance étrangère.
Cette affaire fait suite à l'annonce, plusieurs semaines après la nationalisation du site de la Société des mines de l'Aïr (Somaïr), que la junte militaire au pouvoir depuis le coup d'État en juillet 2023. La junte a déjà décrété son intention de mettre sur le marché international l'uranium produit par cette compagnie, ce qui a exacerbé les tensions entre elle et l'ancien colonisateur français.
Dans un communiqué fin novembre, Orano a exprimé sa colère après qu'un chargement d'uranium a quitté le site sans son approbation. La société a précisé qu'elle n'était pas à l'origine de ce convoi et a condamné cet acte. En effet, la perte de contrôle sur ses opérations minières pourrait avoir des conséquences considérables sur le marché global de l'uranium, surtout dans un contexte où la Russie et d'autres pays manifestent leur intérêt pour les ressources nigériennes.
Selon des rapports du groupe de journalistes ouest-africains Wamaps, environ 1.000 tonnes d'uranium non enrichi seraient déjà en transit vers le port de Lomé, au Togo, créant un véritable casse-tête pour les autorités françaises et nigériennes. Des experts en sécurité notent que cette situation résume bien la lutte géopolitique actuelle dans la région.
Lors d'une récente intervention, le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte, a été catégorique sur le droit du Niger à gérer ses ressources naturelles. Il a déclaré : "Le Niger, en tant que nation souveraine, doit pouvoir vendre ses richesses naturelles dans un cadre légal et indépendant." Cette déclaration soulève des questions sur la direction économique du pays, qui semble vouloir se détourner de ses anciens partenaires traditionnels.
De son côté, Orano a engagé plusieurs procédures d'arbitrage international pour tenter de récupérer ses investissements. Avec environ 1.300 tonnes d'uranium concentré sur le site, d'une valeur marchande d'environ 250 millions d'euros, la situation est précaire pour tous les acteurs impliqués.
L'enquête a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure, signalant l'importance cruciale de cette affaire non seulement pour les relations franco-nigériennes, mais aussi pour la sécurité énergétique de l'Europe en général.







