Angélique Cauchy, ancien espoir du tennis, a transformé son douloureux passé en une véritable mission de défense des enfants victimes de violences dans le sport. Après avoir été victime de viols répétés par son entraîneur, elle a créé l'association Rebond. Cette organisation s'illustre par ses sessions de formation à travers la France, visant à sensibiliser et à former les adultes sur la reconnaissance et la gestion des violences sexistes et sexuelles dans les clubs sportifs.
Lors d'un entretien avec l'AFP, elle affirme : Quand je parle de parole, c’est celle des victimes, mais surtout celle des témoins qui n’ont jamais signalé, pensant que ce n’était pas à eux de le faire ou ne sachant pas à qui s’adresser.
Ce plaidoyer pour une prise de conscience collective est d'autant plus crucial dans les territoires où des affaires judiciaires ont récemment secoué des structures sportives.
A compter du 1er janvier, les clubs bénéficiant de subventions seront contraints de signer une charte, incluant des mesures de prévention telles que la désignation d’un binôme « VSS » au sein de leur conseil d’administration.
Les statistiques dressent un tableau alarmant : un enfant sur sept est victime de violences dans le milieu sportif. En 2024, 66 % des signalements concernent des agressions sexuelles, selon les données du gouvernement. Ce phénomène touche particulièrement les sports individuels tels que la natation, la gymnastique et bien sûr le tennis.
Angélique Cauchy partage son expérience et celle de ses pairs lors des formations. Elle évoque la dynamique de dépendance affective qui peut s'installer dans la relation entraîneur-athlète, affirmant : Je suis un diamant brut qu’il veut polir.
Cette emprise, souvent méconnue, rend difficile la dénonciation des abus, alors même que l'enfant cherche une reconnaissance de ses performances.
Dans cette lutte, il est crucial d’informer et de former les encadrants pour qu'ils puissent détecter les signaux d’alerte. Tiphaine Guy Desbordes, formatrice à Rebond, souligne que les victimes n'inventent jamais une agression
. Il appartient donc aux adultes de s'interroger et d'agir.
Les témoignages d'Angélique ébranlent les certitudes bien ancrées. Nadine Cornillot-Clément, qui a côtoyé Cauchy au sein du même club, se remémore : Aujourd'hui, le monde a changé. Plus il y aura d’adultes formés, plus les enfants seront protégés.
C’est un appel à la vigilance, une invitation à accueillir et à entendre les voix longtemps ignorées.
Cette initiative prend une ampleur encore plus significative lorsqu'on considère que depuis 2019, près de 1 200 mesures administratives d'interdiction d'exercer ont été prises contre des encadrants sportifs en France. En 2024, la cellule nationale a enregistré 532 signalements, témoignant d'une prise de conscience croissante.
La sensibilisation sur ces enjeux s'avère cruciale dans un environnement sportif traditionnellement marqué par une certaine opacité. Les témoignages d'Angélique Cauchy illustrent une réalité souvent tues et contribuent à éveiller les consciences, substantiant ainsi l'espoir d’un changement durable dans le sport.







