À Paris, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, un couple a été arrêté pour avoir proposé des services illégaux consistant à accéder à des fichiers municipaux et à lever des immobilisations de véhicules via Snapchat. Les enquêteurs ont découvert que la policière de 25 ans et son compagnon de 31 ans avaient utilisé la plateforme sociale pour vendre des informations sensibles, générant ainsi un profit inattendu.
« Si tu as besoin de savoir si tu es recherché ou si tu as une commission rogatoire, passe en privé », était la phrase d'accroche d’un des messages publiés sur leur compte. Ce dernier est désormais devenu le point de départ d’une enquête approfondie pour corruption. Selon des informations relayées par Le Parisien, le couple a été déféré au parquet de Versailles pour corruption passive et active, ainsi que pour détournement de fichiers de police.
Une enquête de six mois
Tout a commencé en mai dernier. Les enquêteurs de l’office anti-cybercriminalité (OFAC 78) ont commencé leur surveillance après avoir mis le doigt sur le compte Snapchat « Thecontact T2 ». Les tarifs proposés étaient très attractifs : 150 euros pour des consultations de fichiers, 30 euros pour des immatriculations, et jusqu'à 250 euros pour la levée d’immobilisation de véhicules. Après une série de surveillances, ils ont identifié la fonction de la policière au sein de la direction de l’ordre public et de la circulation de Paris.
Des gains faramineux et une vie en cachette
Le 15 décembre, l’arrestation a eu lieu à leur domicile. Alors que le compagnon gérait le compte, la policière accédait aux bases de données pour récupérer les informations demandées. Les enquêteurs estiment que le couple a gagné au moins 24 000 euros en deux ans grâce à cette activité illicite. La policière, sous l'emprise de son partenaire, a avoué manigancer ces actes, poussée par des sentiments amoureux, et a perdu ainsi son emploi au sein de la force publique.
Ce type de situation suscite l'indignation et des inquiétudes au sein de l'opinion publique. Des spécialistes de la sécurité, comme ceux de l'institut de criminologie de Paris, soulignent que la négligence et l’abus de confiance au sein des forces de l’ordre peuvent sérieusement diminuer la crédibilité des institutions en matière de sécurité publique. Les avis d’experts résonnent comme un appel à une vigilance accrue contre de telles dérives au sein des services de police.







