Le 26 décembre dernier, un détenu a presque réussi à s'évader du quartier de semi-liberté de Metz, situé rue Maurice Barrès. Cette tentative d'évasion met en lumière des défaillances dans la sécurité de cette structure, qui est en réalité un établissement annexe au centre pénitentiaire de Metz. Contrairement à la prison classique, ce lieu est destiné à des personnes condamnées qui ont la possibilité de sortir la journée pour rechercher un emploi ou suivre une formation, mais doivent rentrer le soir.
Selon Franck Rassel, délégué de Force Ouvrière Justice, le détenu a sauté d'une fenêtre au rez-de-chaussée, qui n'est pas équipée de barreaux. Malheureusement, cette fenêtre donne sur la cour intérieure, ce qui rend la surveillance encore plus complexe. Alors qu’il attendait l’ouverture de l’une des portes pour prendre la fuite, les agents ont rapidement réagi et ont été en mesure de le rattraper, renforçant ainsi l'importance d'une vigilance constante dans ces lieux.
Un autre point inquiète le syndicat : « Les caméras de surveillance étaient hors service », déplore Rassel. Le manque de renouvellement des équipements de sécurité, en particulier une caméra surveillant le portail d'entrée, souligne des négligences antérieures. Par ailleurs, plusieurs postes d'agents pénitentiaires restent vacants, ce qui aggrave la situation.
Force Ouvrière Justice met également en avant le problème des profils de détenus qui intégrent ce type d'établissement. Actuellement, de nombreux individus placés en semi-liberté n'ont pas le profil adapté à cette forme de réinsertion. Beaucoup sont des détenus en difficulté, sans motivation ni projet clair, ce qui pose un risque accru pour le personnel pénitentiaire. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : pendant l'année 2023, le nombre de détenus placés en semi-liberté à Metz a considérablement augmenté, passant à 206, aux dépens de la sécurité et de la sérénité de l'établissement.
Dans un contexte de surpopulation carcérale, ce phénomène devient préoccupant. L'Observatoire international des prisons (OIP) a souvent dénoncé les conditions précaires dans lesquelles se trouvent certains établissements en France, soulignant la nécessité d'une réforme en profondeur et d'une meilleure allocation des ressources.
Les cas récents, comme celui de Metz, catalysent les recommandations d'une approche plus sérieuse en matière de gestion des détenus, afin de garantir non seulement leur réinsertion, mais aussi la sécurité des agents qui assurent la supervision quotidienne. Cette situation nécessite une attention immédiate de la part des autorités judiciaires et pénitentiaires, au risque de voir d'autres tentatives d'évasion compromettre la sécurité publique.







