À l'heure où la crise agricole et les tumultes politiques s'intensifient en France, le sujet des maisons closes refait surface, suscitant des réactions variées. Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National, propose de rouvrir ces établissements, les faisant gérer par les prostituées elles-mêmes. Une initiative qui soulève de nombreuses questions sur la nature de la prostitution et son encadrement légal.
Brigitte Macron a récemment fait sensation en qualifiant de "sales connes" les militantes féministes perturbant un spectacle d'Ary Abittan, accusé de viol. Cette déclaration a résonné comme un écho dans le débat sur le contrôle et la représentation des femmes dans des secteurs souvent marqués par la controverse. Rappelons que l'humoriste a bénéficié d'un non-lieu, et le mépris affiché par la Première Dame n'aide en rien à l'apaisement des tensions.
De plus, la notion de prostitution se trouve ici simplifiée. Dans le contexte actuel, passer de la rue ou du trottoir à un environnement supposément encadré et sécurisé n'est pas simplement un progrès social, estime Claire Boucher, spécialiste en sociologie du travail. Selon elle, "réouvrir les maisons closes ne serait qu'un cache-misère, détournant l'attention des véritables enjeux de domination et d'exploitation présents dans ce milieu." Pourtant, Tanguy considère que ce serait une solution à un problème d'organisation, ignorant les implications plus sombres de la prostitution, souvent liées à des réseaux criminels et au trafic humain.
La proposition du Rassemblement National a suscité des réactions mitigées. Des membres du parti affirment qu'il est impératif de créer un cadre juridique qui protègerait les travailleurs du sexe, mais cette vision est largement contestée par des organisations féministes qui préconisent l'abolition de la prostitution alors que d'autres, comme le collectif "C'est Non", plaident pour une régulation stricte accompagnée de mesures de protection.
Si Marine Le Pen se présente à la présidentielle, on peut s'attendre à ce qu'elle défende cette position, posant ainsi la question cruciale : quel avenir pour les travailleurs du sexe ? Quelles seront les critères de validation pour leur retraite, et comment le Rassemblement National envisagera-t-il la notion de pénibilité associée à ce métier ?
Il est évident que la prostitution, qu'elle concerne des femmes ou des hommes, est un enjeu sociétal complexe, empreint de violence et de précarité. La société doit réfléchir à des solutions durables qui n’impliquent pas davantage d'enfermement, mais qui privilégient la dignité humaine et le respect des droits fondamentaux. C'est une problématique cruciale qui mérite une attention bien plus sérieuse que le simple rétablissement de maisons closes.







