Les débats autour de la réouverture des maisons closes ravivent des questions essentielles sur la prostitution en France. Ces établissements, inaugurés par Saint-Louis, ont été définitivement fermés en 1946, marquant un tournant dans l'histoire sociale française.
Saint-Louis, connu pour sa volonté d'organiser la prostitution, avait ouvert des maisons de tolérance pour canaliser cette activité. Ces lieux ont été reconnus officiellement, et la prostitution a trouvé un cadre établi, bénéficiant d'une réglementation jusqu'à la fin du XIXe siècle. Toutefois, avec l'émergence de la syphilis et la montée des préoccupations sanitaires, la perception de la prostitution a évolué. Napoléon Ier a également légalisé ces pratiques, ce qui a conduit à un âge d'or des maisons closes à Paris aux XIXe et XXe siècles.
Malgré cela, c'est en 1946 que la France décide de tirer un trait sur ce chapitre. Cette décision a été impulsée par des figures politiques comme Marthe Richard, qui a dénoncé les maisons closes comme des lieux de collaboration durant l'Occupation. Selon des sources telles que Le Monde, ce contexte historique a contribué à cette rupture, où environ 1 500 établissements ont fermé leurs portes, laissant les prostituées et leurs proxénètes à la rue.
La fermeture ne s'est pas faite sans conséquences. Des rapports ultérieurs ont indiqué que la mise à l'écart des maisons closes a mené à une montée de la prostitution clandestine, engendrant des problèmes sanitaires et sociaux. Comme le souligne le sociologue Pierre Farrer, “la prohibition a souvent des effets imprévus qui exacerbent les problèmes qu'elle cherche à résoudre.”
Dans un contexte où la question de la prostitution reste d'actualité, des voix s'élèvent à nouveau en faveur de la réouverture des maisons closes, comme l'indique le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Il affirme : « Des lieux clos sont toujours préférables à la situation actuelle, marquée par la précarité. »
Ces débats soulèvent des enjeux complexes autour de la réglementation, de la sécurité et des droits des travailleurs du sexe. Tandis que les opinions divergent, il est clair que l'héritage des maisons closes continue de peser sur la société française.







