La Rochelle, célèbre pour ses paysages maritimes et son patrimoine, a annoncé une décision sans précédent : aucune escale de paquebots de croisière ne sera faite durant la haute saison estivale de 2026. Cette initiative, conséquence d'une stratégie de "décroissance raisonnée" mise en place à partir de 2023, vise à préserver l'équilibre fragile entre l'activité touristique et la qualité de vie des habitants.
Cette démarche s'inscrit dans un contexte où la surfréquentation touristique commence à poser des problèmes de nuisances et de dégradation des ressources locales. L'objectif est clair : éviter que le Grand Port maritime ne devienne un centre de surconsommation. "Nous voulons garantir une expérience authentique et agréable aux visiteurs tout en préservant notre environnement", a déclaré Jean-Baptiste Gouin, directeur marketing du port.
Après une année record en 2022, où 37 escales ont été comptabilisées, le port a constitué un groupe de travail avec des acteurs locaux, tels que La Rochelle Tourisme, pour redéfinir son modèle économique. Selon des informations de Sud Ouest, cette stratégie va non seulement réduire le nombre d'escales, mais aussi inciter les compagnies à investir dans des navires plus grands et moins polluants.
Ce choix a été renforcé par des directives européennes, notamment la réglementation "Fit for 55", qui impose des normes strictes pour les ports recevant un certain nombre d'escales. À partir de 2030, les ports devront s'équiper de systèmes de courant à quai, permettant aux navires de se brancher et de réduire leur empreinte carbone pendant qu'ils sont à quai.
Malgré la diminution du nombre d'escales, les croisiéristes moyens prévoient d'accueillir des navires plus volumineux, augmentant ainsi le nombre moyen de passagers par escale, qui a déjà atteint 2 423 lors de la saison 2025. Cette idée de croisières moins fréquentes mais plus attractives pourrait bien séduire un nouveau type de clientèle, à la recherche d'une expérience enrichissante et contemplative.
Dans cette optique, La Rochelle ne cherche pas à se développer excessivement, mais se concentre sur une gestion durable de son patrimoine. "Notre but n'est pas d'en faire trop, mais de garantir que notre ville demeure une destination prisée pour sa beauté et sa culture", conclut Jean-Baptiste Gouin.







