Lors de son tour de France, Emmanuel Macron a profité d'une réunion à Saint-Malo pour réitérer son engagement envers la régulation des réseaux sociaux. S'exprimant sur les accusations de dérive autoritaire qui ont suivi ses commentaires sur la labellisation des médias, il a qualifié ces débats de "largement biaisés".
Au cours d'une rencontre avec environ 220 personnes, le président a abordé les enjeux de la démocratie moderne, en particulier en ce qui concerne les fausses informations circulant sur les plateformes numériques. "Il y a eu des interprétations erronées de mes propos", a-t-il regretté.
Macron vise à adapter la législation actuelle, qui date de 1881, afin de mieux réguler les réseaux qui échappent à cette loi. Bien qu'il ait annoncé que des décisions concrètes pourraient être prises dès 2026, certaines pistes ont déjà suscité des controverses. Parmi elles, son souhait de promouvoir des initiatives de labellisation des médias, en vue de distinguer ceux qui respectent des normes éthiques.
Le Journal du dimanche a critiqué cette initiative en l'assimilant à une "dérive totalitaire", évoquant même la notion d'un "ministère de la Vérité", comme dans le célèbre roman de George Orwell, 1984. Cette accusation a rapidement été reprise par divers médias et figures politiques de droite qui craignent une volonté de contrôle de l'information.
Pourtant, Macron a affirmé que ce n'était pas à l'État de faire le tri entre le vrai et le faux, mais bien au travail d'une presse libre de jouer ce rôle de vérification. "La clé, c'est de donner un rôle central aux journalistes, formés à ces enjeux", a-t-il insisté.
Il a également souligné que l'information nécessitait des financements pour soutenir le travail des journalistes, tandis que les modèles économiques des réseaux sociaux tendent à promouvoir la viralité pour vendre de la publicité, souvent au détriment de la vérité. "Comprendre cela est essentiel pour saisir les enjeux actuels de désinformation", a-t-il déclaré.
Sur le plan scientifique et climatique, Macron a dénoncé les effets néfastes de la désinformation, rappelant que la France défend une liberté académique solide contre les attaques répétées des partisans du climato-scepticisme, notamment ceux ayant refusé le consensus scientifique aux États-Unis.
Ce n'est pas la première fois que Macron organise des débats avec le public sur ces thématiques : depuis un mois, il a déjà réuni ses concitoyens à Toulouse, Arras et Mirecourt, et il poursuivra cette initiative à Marseille la semaine prochaine. Ces rencontres visent à engager une discussion claire sur le rôle des médias et la nécessité d'une régulation dans une époque où la désinformation est omniprésente.







