Dans une décision qui fait déjà couler beaucoup d'encre, la cour d'appel de Paris a décidé de libérer Alexandre Djouhri, intervenant clé dans l'affaire du financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Âgé de 66 ans, Djouhri était le dernier prévenu de cette affaire encore en détention. Le 25 septembre dernier, il avait été condamné à six ans de prison.
La cour a imposé un contrôle judiciaire strict, interdisant à Djouhri de quitter l'Île-de-France, de s'absenter de son domicile entre 8 heures et 20 heures, ainsi que d'entrer en contact avec ses coaccusés. De plus, il ne peut pas exercer d'activité d'intermédiation économique et doit remettre ses passeports français et algérien. Par ailleurs, il devra se présenter une fois par semaine à la gendarmerie.
Son avocat, Pierre-Henri Bovis, a exprimé sa satisfaction, arguant que la décision de la cour reconnaissait des garanties suffisantes pour sa représentation, sans risque de fuite ni possibilité de pression sur les témoins. Bovis a également souligné que Djouhri n’avait jamais manqué à ses obligations judiciaires. Selon des informations diffusées par Franceinfo, Djouhri pourrait quitter la prison de La Santé dans les heures qui suivent.
Des enjeux qui dépassent l'individu
Le parquet général, pour sa part, s'était opposé à cette libération, soulevant des inquiétudes concernant la double nationalité de Djouhri et le risque qu'il fuit en Algérie, où la coopération judiciaire est parfois compliquée. La situation est d'autant plus tendue qu'elle s'inscrit dans le cadre d'une enquête plus vaste qui a déjà vu Nicolas Sarkozy, l'ancien président français, condamné à cinq ans de prison dans cette même affaire.
Dans le contexte d'un procès en appel qui se tiendra entre le 16 mars et le 3 juin, cette décision pourrait modifier la dynamique. Les experts judiciaires estiment que cette libération pourrait faire pencher la balance en faveur de Djouhri et de ses coaccusés. En effet, alors que Djouhri retrouvera un certain niveau de liberté, picureront des questions sur l'impact que cela aura sur le procès imminent.
Bien que Djouhri ait été placé sous contrôle judiciaire, certains restent sceptiques quant à sa possible influence sur les témoins et les enquêtes parallèles. Selon un ancien procureur, « une telle Renaissance pourrait mener à une manipulation des témoins, ce qui souligne la complexité de cas comme celui-ci ». D'autres personnalités de la scène politique française commentent également cette affaire, soulignant qu'elle met à jour les interconnexions souvent obscures entre le monde des affaires et la politique.
Alors que le procès en appel approche, cette libération pourrait changer la donne, et non seulement pour Djouhri, mais aussi pour le paysage politique français...







