Les lignes de Transilien et de RER qui desservent des villes au-delà de l'Île-de-France s'avèrent souvent un véritable casse-tête. Vincent, un usager régulier de la ligne J en direction de Gisors (Eure), en témoigne : "À chaque passage à Chars, il faut que je sorte du train pour composter un ticket spécifique, car mon passe Navigo ne couvre pas cet tronçon. Il m'arrive même de courir pour y parvenir avant que le train ne reparte, sinon je dois patienter deux heures pour le suivant."
Cette situation complexe découle d'un imbroglio administratif entre la SNCF et Île-de-France Mobilités. Bien que deux tiers de la ligne soit couvert par le passe Navigo, les passagers doivent tout de même débourser 13,60 euros pour le billet Paris-Gisors, un ticket introuvable en ligne, disponible seulement en gare Saint-Lazare et uniquement sur une borne. "C'est frustrant de payer deux fois pour le même trajet", déclare Christel Ragioneri, membre de l'association Gisors en commun. Elle souligne l'absence d'un titre de transport unifié pour l'intégralité de l'itinéraire.
Vincent, conscient des risques d'amende, a opté pour la course contre la montre mais redoute une verbalisation. "L'année dernière, j'ai payé près de 400 euros en amendes, malgré mes efforts pour rester en règle." D'autres usagers, comme Sabah de Chaumont-en-Vexin, se retrouvent dans des situations similaires. "J'ai été verbalisée car je possédais un abonnement reconnu par la région Hauts-de-France, mais pas par la Normandie." Cela met en lumière les incohérences des différentes régions en ce qui concerne le transport public.
Le piège des amendes inutiles
Pour ceux qui retournent vers Paris, le retour sur la ligne J n’est pas plus simple. Lors d’une récente visite, le guichet était fermé, et les passagers se sont retrouvés devant la seule borne disponible, laquelle était en panne. "Je vais devoir prendre un autre moyen de transport," s'est plainte une passagère, dépourvue de solution. Des touristes colombiens, ne possédant pas de carte bancaire physique, étaient également perdus face à cette situation.
Pour contrecarrer ces désagréments, un abonnement de 50 euros entre Gisors et Chars pourrait sembler une alternative. Malheureusement, le processus d'obtention est laborieux, nécessitant des allers-retours à la gare pour valider le document. "C'est archaïque, cela ne devrait pas être ainsi en 2023", s'indigne Frédéric, qui fait le trajet tous les jours. Des experts des transports public, interrogés par Le Parisien, appellent à une simplification des titres de transport pour améliorer l'expérience des usagers et réduire les risques d'amende.
La situation actuelle soulève des inquiétudes quant à l'accessibilité des transports en commun en France. Les usagers méritent une solution efficace, sans passer par un parcours du combattant. Alors, quand la SNCF et Île-de-France Mobilités prendront-elles de réelles mesures pour rectifier le tir ?







