À Bordeaux, un nouveau dispositif pourrait bien redonner espoir aux jeunes familles et aux classes moyennes face à l'augmentation fulgurante des prix de l'immobilier. Introduit en 2017, le bail réel solidaire (BRS) permet aux ménages d'acquérir un logement à des tarifs souvent inférieurs de 15 à 30 % par rapport au marché traditionnel. Ce mécanisme, qui dissocie la propriété des murs de celle du terrain, constitue une solution adaptée à ceux qui peinent à devenir propriétaires dans un contexte urbain tendu.
Parmi les bénéficiaires de ce dispositif, Elsa et Henri, un couple bordelais, s'apprêtent à emménager dans leur nouveau foyer rue Kléber. Avec 110 m² d'espace, un jardin et un garage, ils ont pu acquérir leur maison pour 392 000 euros, hors frais de notaire. "Pour notre famille, c'est juste inespéré", a déclaré Elsa, exprimant sa gratitude vis-à-vis de ce mécanisme qui leur a permis d'atteindre leur rêve immobilier.
La nécessité d'un tel dispositif est d'autant plus pressante dans un marché où les jeunes sont souvent découragés par des prix prohibitifs. "On s’est vite découragés. Face à des acheteurs parisiens, il semblait impossible d'acheter en centre-ville", a ajouté Henri, décrivant leurs difficultés à trouver une habitation abordable.
Des personnalités influentes, comme Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, soutiennent ce type d'initiative. Ce modèle pourrait non seulement permettre aux classes moyennes de rester en ville mais également lutter contre la spéculation immobilière. Les petites entreprises et les coopératives, comme le Comité ouvrier du logement (Col), œuvrent pour que ces projets prennent forme, en supervisant le développement de nouveaux bâtiments à Bordeaux.
Avec des loyers continuellement en hausse et des taux d'intérêt en hausse, le BRS apparaît comme un véritable bouclier contre la spéculation. Cependant, les experts soulignent que même s'il représente une avancée, il reste encore des obstacles à surmonter pour être accessible à un plus large public. "Il faut un parcours du combattant pour accéder à cette aide", a fait remarquer Marine, une autre bénéficiaire.
Les retours d'expérience montrent que, bien que le dispositif soit généralement bien accueilli, il nécessite des modifications pour être véritablement inclusif. De nombreux acteurs de l'immobilier s'accordent à dire que pour réussir ces projets, une sensibilisation accrue est essentielle.
En somme, le bail réel solidaire à Bordeaux ne se limite pas à un simple concept; il pourrait devenir un modèle à observer pour d'autres villes en France, à la recherche de solutions pour offrir à leurs habitants un accès à la propriété durable. Comme le conclut Benoît Gandin, directeur de la Société d'économie mixte InCité, "Nous devons continuer à décliner le BRS chaque fois que c'est possible pour construire une ville plus inclusive et attirante".







