Dans un contexte de tensions économiques, l'association AIDES, dédiée à la lutte contre le VIH, a pris la décision difficile de fermer cinq de ses antennes à travers la France, dont celle de Reims, au second trimestre 2026. Cette fermeture touchera non seulement deux emplois, mais aussi une quinzaine de bénévoles engagés.
Emmanuel Bodoignet, vice-président de l'association, exprime sa tristesse face à cette situation : « Ces choix sont particulièrement douloureux, mais nous devons concentrer nos ressources là où l'épidémie est la plus préoccupante. À Reims, nous avions déjà du mal à maintenir un fonctionnement quotidien. C'est pourquoi nous avons décidé de fermer cette antenne, en sachant que d'autres associations sur place sont en mesure de prendre le relais. »
Cela dit, si le local de la rue du Babâtre doit fermer, l'association ne compte pas abandonner ses bénévoles. Au contraire, AIDES envisage de développer une équipe de « bénévoles numériques » pour continuer leurs efforts de sensibilisation. « Ces membres sont très précieux pour nous. Nous avons des projets pour qu'ils puissent soit rejoindre d'autres organisations, soit continuer à offrir des ressources pédagogiques et de prévention via les réseaux sociaux », ajoute Bodoignet.
Les groupes de parole traditionnellement tenus en présentiel devront également évoluer. L'association envisage de passer à des formules de soutien à distance, bien que cela puisse ne pas convenir à tous les bénévoles. « Nous sommes conscients que certains d'entre eux pourraient choisir de se retirer après tant d'années de militantisme », reconnaît Bodoignet.
Dans la région de la Marne, environ 700 personnes vivent avec le VIH, et le CHU de Reims assure leur suivi. L’antenne rémoise détecte annuellement entre 20 et 40 nouveaux cas de séropositivité. « Bien que la situation épidémiologique soit moins critique qu'à Strasbourg ou Lille, chaque cas compte », souligne une source hospitalière locale. En France, AIDES s'appuie sur un réseau de 507 postes répartis entre ses différentes antennes, et 61 emplois seront supprimés avec la fermeture des antennes de Amiens, Angers, Lorient et Perpignan.
En somme, bien que la fermeture de l'antenne à Reims soit un coup dur pour la communauté locale, l'innovation et la reconversion vers des outils numériques peuvent offrir une nouvelle forme de soutien et d'engagement dans la lutte contre le VIH.







