La plateforme de commerce en ligne Amazon a récemment évalué à plus de 100 millions d'euros le coût pour les consommateurs français en raison de la loi imposant des frais de port de trois euros sur les livres achetés en ligne, lorsque le montant est inférieur à 35 euros.
Depuis l'application de la loi votée en octobre 2023, connue sous le nom de loi Darcos, l'objectif était d'équilibrer la concurrence entre le commerce numérique et les librairies physiques comme la FNAC ou Cultura. Cependant, après plus de deux ans d'application, Amazon a décidé de tirer la sonnette d'alarme sur l'impact de cette législation.
« Cette somme considérable représente un fardeau financier pour les lecteurs, qui ont en réalité versé plus de 100 millions d'euros en frais postaux, ce qui aurait pu être investi dans de nouvelles lectures », a déclaré Frédéric Duval, directeur général d'Amazon.fr, dans une tribune rendue publique par l’AFP.
Duval a également fait remarquer que cela équivaudrait à environ 12 millions de livres de poche, soit 3 % du chiffre d'affaires annuel de l'édition en France. Ces chiffres sont le résultat d'une analyse approfondie utilisant des données sectorielles et internes à Amazon.
Cette question des frais de port a suscité des tensions palpables entre Amazon et le gouvernement français. Le dernier épisode conflictuel remonte à 2025, lorsqu'Amazon a interprété certaines dispositions légales comme un moyen de proposer la livraison gratuite dans ses casiers situés dans des librairies. En mai, le Médiateur du livre, une autorité indépendante, a même affirmé que le géant américain contournait la législation en vigueur.
Malgré les intentions politiques derrière cette législation, les résultats montre une baisse continue des ventes de livres, tant en ligne qu'en librairie. De nombreux experts s'interrogent sur l'efficacité de telles mesures et sur leur réelle capacité à soutenir le secteur de l'édition, qui déjà souffre de la concurrence accrue des plateformes numériques.
À l'approche de futures révisions législatives, le débat sur l'équilibre entre le commerce en ligne et traditionnel s'avère plus pertinent que jamais. Il est impératif que les discussionsengagent toutes les parties prenantes, y compris les auteurs, éditeurs et libraires, pour trouver des solutions durables pour la filière du livre en France.







