Dans une récente allocution à Saint-Malo, le president Emmanuel Macron a réaffirmé son intention d'introduire une loi pour interdire l'accès aux réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans. Ce projet de loi, qu'il envisage de déposer dès janvier, s’inscrit dans un cadre plus large de régulation des plateformes numériques.
Lors de cet événement, qui a rassemblé environ 220 lecteurs et journalistes, Macron a insisté sur la nécessité d’une vérification d'âge pour tous les utilisateurs, s'inspirant du modèle mis en place pour les sites pornographiques l'année dernière. Il a noté qu’un tel encadrement est essentiel pour protéger les adolescents des effets néfastes potentiels des réseaux sociaux sur leur santé mentale et leurs performances scolaires.
« Imaginez un enfant au volant d'une Formule 1. Mon souhait est qu'il apprenne à conduire avant de prendre le volant », a-t-il déclaré. Le président a fait référence à l'exemple des réglementations instaurées en Australie, où l'accès aux réseaux sociaux est également limité aux moins de 16 ans.
En ce qui concerne la mise en œuvre de la loi, Macron a assuré qu’elle serait votée rapidement, soulignant que la Commission européenne a donné son aval l'été dernier. Toutefois, une législation précédente visant à établir une majorité numérique à 15 ans avait échoué à cause de blocages au niveau européen.
Un autre projet de loi, proposé par le groupe Renaissance, est prévu pour examen le 19 janvier et propose une interdiction similaire. Cependant, Macron n'a pas mentionné ces initiatives spécifiques lors de son discours, se concentrant plutôt sur l'engagement à voir son nouveau texte adopté avant la fin de son mandat.
Au-delà des questions de régulation, Macron a abordé les problématiques de désinformation et de labellisation des médias, défendant l’idée que le contrôle de l'information ne doit pas incomber à l'État, mais plutôt à une presse libre et indépendante. Les critiques qui le qualifient d'autoritaire, bien que virulentes, n'ont pas semblé ébranler sa détermination à promouvoir une information vérifiée et déontologique.
Un moment particulièrement poignant du débat a été le témoignage d'Emmanuelle Pouédras, dont le fils s'est tragiquement suicidé après avoir été exposé à des contenus sur TikTok. Elle a interpellé le président sur les mesures concrètes à prendre face à ce phénomène. En réponse, Macron a promis de la rencontrer, soulignant la nécessité de mettre en place des dispositifs de soutien pour les familles touchées.
Cette initiative de Macron révèle non seulement une volonté de protéger les jeunes, mais également une prise de conscience accrue des enjeux liés à l'usage des réseaux sociaux.
