Alors que l'Union européenne a prévu d'interdire la vente de voitures à moteur à combustion d'ici 2035, la pression monte pour revenir sur cette mesure emblématique du Green Deal européen. La Commission européenne, lors d'une annonce prévue dans l'après-midi, devra trancher sur la révision de cette interdiction, ce qui suscite de vives discussions parmi les États membres.
La situation actuelle pour l'industrie automobile européenne est préoccupante. En mars, Stéphane Séjourné, vice-président de la Commission, a alerté sur la "mort imminente" du secteur, pointant du doigt des ventes stagnantes face à la montée en puissance des concurrents chinois, comme BYD, qui bénéficient d'une offre électrique à des prix très compétitifs.
La tension s'intensifie alors qu'un groupe d'États, incluant l'Allemagne, l'Italie et la Pologne, plaide pour une "neutralité technologique". Leur argument ? Permettre une coexistence des véhicules à essence et à diesel après 2035 grâce aux innovations technologiques. En revanche, la France et l'Espagne insistent sur l'importance de respecter l'objectif initial de 2035, de peur que ce recul ne compromette les investissements massifs déjà consentis par les constructeurs pour passer à une production entièrement électrique.
À l'appui de ces préoccupations, Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, a proposé une "préférence européenne". Ce principe exigerait que les constructeurs ayant reçu des aides publiques se fournissent en composants fabriqués en Europe, soutenant ainsi l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. "Il est crucial que l'Europe récompense les initiatives locales pour maintenir la compétitivité de notre industrie", a-t-elle affirmé.
Cependant, des voix critiques s'élèvent. L'ONG environnementale Transport & Environment met en garde qu'atténuer l'électrification de l'industrie automobile serait une "erreur stratégique". Son directeur, William Todts, a déclaré : "Nous espérons que les concessions demandées ne viendront pas nuire au débat sur l'électromobilité".
Alors que la Commission s'apprête à annoncer des mesures pour soutenir le secteur, il reste à voir quel sera l'impact de ces décisions sur l'avenir de l'automobile en Europe et sur l'engagement envers des objectifs environnementaux plus larges.







