Le célèbre avocat Emmanuel Pierrat a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour des accusations de harcèlement moral à l'encontre de cinq de ses anciens collaborateurs. Son ancienne associée, l'avocate Sophie Viaris de Lesegno, est également impliquée pour complicité. La première audience de mise en état pénale est prévue pour le 4 février, comme l'a rapporté l'AFP.
Selon le parquet, les actes reprochés à Pierrat se seraient produits entre octobre 2015 et mai 2021. Il est accusé d'avoir exercé une pression morale excessive, dégradant ainsi les conditions de travail de ses victimes. Des témoignages évoquent des scènes où l'avocat criait sur ses employés, dénigrait leur travail et proférait des insultes humiliantes.
Viaris de Lesegno aurait figuré parmi les complices en n'intervenant pas pour mettre un terme aux agissements de Pierrat, alors qu'elle était bien placée pour constater ces comportements inacceptables. Sa responsabilité pourrait être aggravée par son rôle d'associée au sein du cabinet, lui imposant des obligations légales de vigilance.
Une enquête approfondie a été menée, durant laquelle 38 membres du cabinet ont témoigné. Le rapport a souligné un ambiance de travail marquée par un management toxique, résultant en conditions délétères pour les employés. Plusieurs d'entre eux ont évoqué une dégradation significative de leur état de santé, entraînant des arrêts de travail.
Les déclarations de Pierrat à l'AFP laissent entendre qu'il compte se défendre vigoureusement, évoquant des menaces de poursuites pour dénonciation calomnieuse contre certains plaignants. Il soutient également que certaines personnes ayant témoigné étaient en contact amical avec lui longtemps après leur départ du cabinet.
En tant qu'avocat notoire, Pierrat a déjà été engagé dans des affaires médiatiques, défendant des personnalités du monde de la culture controversées. En 2021, une enquête de Libération avait déjà mis en lumière des allégations similaires, décrivant un climat de travail difficile et stressant.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur la santé mentale et les pratiques managériales au sein du milieu juridique. Les experts en ressources humaines interrogés insistent sur la nécessité de structures de soutien appropriées pour prévenir de telles situations et favoriser un environnement de travail respectueux.







