En ce jeudi, les habitants du grand Mogadiscio, capitale de la Somalie, sont appelés à voter lors des premières élections locales directes depuis près de 60 ans. Cet événement marquant, qui survient dans un cadre sécuritaire renforcé, représente un pas important vers une stabilité politique tant attendue.
Selon les autorités, plus de 10 000 agents des forces de sécurité seront déployés dans la ville pour prévenir d'éventuelles attaques de la part des islamistes shebab, un groupe lié à Al-Qaïda, qui maintient une forte présence à quelques dizaines de kilomètres de la capitale.
Malgré une baisse des violences de 86% grâce à des mesures de sécurité renforcées, les craintes subsistent. Des incidents récents, tels qu'une tentative d'attentat contre le convoi présidentiel, montrent que la menace perdure. Des expert en sécurité, comme Samira Gaid, expriment leur scepticisme quant à l'intégrité de ce processus électoral, le qualifiant d'"orchestré" pour donner une façade démocratique au gouvernement en place.
Le scrutin, qui donne la possibilité aux votants de choisir parmi 1 600 candidats pour 390 sièges locaux, est crucial non seulement pour Mogadiscio, mais aussi pour l’ensemble du pays alors qu’il se prépare à une élection présidentielle drastique prévue pour 2026. Cependant, les principaux partis d'opposition, dénonçant un manque de transparence, ont décidé de boycotter ces élections. Malgré les controverses, le président de la commission électorale, Abdikarim Ahmed Hassan, se félicite de cette avancée qu'il qualifie de "grand moment pour le peuple somalien".
Les élections, déjà reportées à plusieurs reprises, sont perçues par certains analystes comme une tactique du président Hassan Sheikh Mohamud pour prolonger son mandat. Le contexte des élections au Somaliland, qui se déroulent sous un régime distinct, soulève des questions sur l’avenir politique de la Somalie.
À partir d’aujourd'hui, alors que la population se prépare à voter en partageant ces moments cruciaux, l’avenir politique du pays pourrait bien se jouer dans les urnes. Les observateurs internationaux, notamment ceux de l'Union européenne, suivent cette situation de près afin d'évaluer la légitimité de ce processus démocratique en Somalie.







