Le budget de la Sécurité sociale pour 2026 a été rejeté vendredi par le Sénat, marquant ainsi une rupture entre les deux chambres. Le texte, qui a été adopté de justesse à l'Assemblée nationale, est maintenant de retour pour un ultime vote prévu ce mardi.
Lors de cette nouvelle lecture, le Sénat a choisi de renoncer dès le départ, adoptant une « question préalable », c'est-à-dire une motion de rejet sans même examiner le projet dans son ensemble. Ce geste souligne des désaccords profonds avec la vision des députés, et notamment avec la suspension de la réforme des retraites. La rapporteure générale du budget au Sénat, Elisabeth Doineau, n'a pas caché son constat : ce texte est davantage le reflet d'un choix politique que d'un compromis, allant jusqu'à qualifier ce projet de « échec ».
"Il est évident que continuer les échanges entre les deux chambres ne serait pas productif," a-t-elle déclaré. Ce budget, à ses yeux, repose une fois de plus l'effort de réduction du déficit sur des recettes, ce qui a suscité de vives réactions au sein de la droite sénatoriale. Bruno Retailleau, leader des Républicains, a même qualifié ce projet de "hold-up fiscal".
D'autre part, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a vite répliqué : "Ce budget ne doit pas être perçu comme un hold-up fiscal, il vise à réduire le déficit de la Sécurité sociale à 19,4 milliards d'euros, contre 23 milliards en 2025." Ce résultat serait obtenu grâce à des transferts de 4,5 milliards d'euros de l'État vers la Sécurité sociale, un point qui reste au cœur des débats parmi les experts.
Le chemin vers l'adoption définitive reste semé d'embûches, et les députés devront faire preuve de détermination lors de ce vote décisif prévu dans les jours à venir. Selon des experts économiques, le consensus est indispensable, sachant que la stabilité budgétaire est cruciale pour l'avenir économique du pays. Le gouvernement espère que cette version remodelée saura trouver grâce aux yeux des députés et mettre un terme à une série de tensions parlementaires qui perdurent.
Les enjeux sont clairs : la santé financière de la Sécurité sociale est en jeu, et chaque vote compte, conclut un analyste de l'Institut Montaigne. Reste à voir si les députés parviendront à s'accorder sur une solution viable lors de ce dernier vote à suspense.







