Dans un contexte de crise agricole, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a récemment réaffirmé que l'abattage systématique des animaux infectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) reste "la seule solution" pour lutter contre cette maladie. Dans un entretien accordé à Le Parisien, elle a reconnu la détresse des éleveurs, mais a insisté sur la nécessité d'une approche pragmatique face à une situation critique.
Les tensions montent entre le gouvernement et les agriculteurs, ces derniers s'opposant fermement à une méthode perçue comme une mesure extrême. Genevard a expliqué que la propagation de la maladie pourrait avoir des conséquences désastreuses pour toute la filière bovine, entraînant un confinement total des mouvements d’animaux, et affectant ainsi les exportations agricoles. "Un seul animal infecté peut rapidement contaminer tout un troupeau", a-t-elle averti.
La DNC, apparue pour la première fois en France au début de l'été, a conduit à l'abattage de plusieurs animaux dans les départements savoyards, permettant jusqu'à présent d'éradiquer le virus dans certaines fermes. Selon les responsables du ministère, une vaccination ne suffira pas à elle seule à prévenir l’épidémie, car la transmission du virus se fait par des insectes tels que les mouches. "Les mouvements sont interdits, et se limiter à un confinement est inapproprié", a souligné la ministre.
Face au mécontentement, des syndicats tels que la Coordination rurale et la Confédération paysanne dénoncent ces pratiques comme "injustes et inefficaces", plaidant pour une vaccination généralisée. Arnaud Rousseau, président du puissant syndicat FNSEA, a également exprimé des réflexions simples mais importantes, demandant un élargissement de la zone de vaccination.
En réponse, Genevard a affirmé lors de son entretien, "Je suis ouverte au dialogue" et a indiqué qu'une vaccination générale était à l'étude. Toutefois, elle a aussi signalé que des défis pratiques demeurent, notamment la fabrication et l'acceptabilité de la vaccination à grande échelle.
Tandis que l'État continue sa lutte contre cette crise sanitaire, le dialogue entre le gouvernement et les agriculteurs semble plus crucial que jamais pour trouver une solution médiane qui préserve à la fois les attentes des éleveurs et les impératifs sanitaires nécessaires à la sécurité alimentaire et aux exportations françaises.







