Alors qu'il purge sa peine derrière les murs de la Santé, Nicolas Sarkozy semble avoir trouvé le temps d'une profonde introspection. Dans son ouvrage le Journal d’un prisonnier, il ne s'agit pas seulement de ses jours en détention, mais plutôt d'un récit politique où l'ancien président scrute avec acuité l'état de la France et de ses institutions.
Un franc discours sur le Rassemblement National
Sarkozy évoque une conversation avec Marine Le Pen avant son incarcération, où ils abordent la tension politique croissante du pays et l'éventualité d'une élection anticipée. Il affirme avoir rejeté l'idée d'un front républicain, soulignant la nécessité de reconnaître le RN comme un acteur politique légitime. Dans ses propres mots : “Insulter les dirigeants du Rassemblement national, c’est insulter leurs électeurs, donc les nôtres.” Cela marque un tournant pour la droite, qui semble se réconcilier avec une partie de son passé.
Cette position a même surpris certains à l’Élysée, où Emmanuel Macron a ne pourrait pas ignorer cette nouvelle dynamique. Depuis quelque temps, le passif entre Sarkozy et Macron s’accentue, exacerbant les tensions au sein de la droite traditionnelle.
Une rupture progressive avec Macron
Le fossé s'est installé entre les deux anciens alliés, notamment à travers des choix politiques cruciaux. Emmanuel Macron, en privilégiant des figures moins ancrées à la droite, a offert un terrain fertile à Sarkozy pour critiquer son approche. Avec des décisions comme celle de la dissolution, que Sarkozy qualifie de “caprice”, ainsi que le retrait de sa Légion d’honneur, le malaise s'est accentué.
Dans cet esprit, Sarkozy explique avoir hésité à rencontrer Macron avant son incarcération, ce qui témoigne d'une relation empreinte de scepticisme. Il poursuit : “L’énergie de Macron était sympathique, mais trop tardive.” Cette hésitation pourrait refléter une rupture irrévocable entre leurs visions politiques respectives.
Un jugement sévère sur la droite moderne
Nicolas Sarkozy se positionne désormais comme un mentor pour la droite, prenant position sur des figures telles que Gérald Darmanin, qu'il considère comme prometteur. Cependant, il ne mâche pas ses mots en critiquant d'autres leaders, notamment Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, qu'il considère trop prudents et tacticiens. Pour Sarkozy, il est impératif que la droite retrouve son audace et son courage face aux défis à venir.
La question qui se pose alors : Nicolas Sarkozy finira-t-il par s'engager pleinement dans la course pour l'Élysée ? Pour beaucoup, son influence demeure forte dans un paysage politique qui semble encore en désordre. Selon la politologue Catherine Nay, “Sarkozy pourrait bien redevenir une voix centrale si les conditions sont réunies.” En effet, même treize années après son départ du pouvoir, il reste une figure emblématique de la droite française, équilibrant entre héritage et vision d'avenir.







