Le président Insoumis de la commission des finances, Éric Coquerel, a récemment qualifié la loi spéciale votée à l'unanimité par le Parlement de « budget » en tant que tel, contredisant l'idée du gouvernement selon laquelle il ne s'agit que d'un « pansement » temporaire. Lors d'une intervention sur France Inter, il a souligné que cette loi, bien qu'éphémère, donne à la France la possibilité de « tenir quelques mois » en attendant un budget plus stable.
Coquerel a exprimé ses doutes face à la narrative gouvernementale, affirmant que « le gouvernement en rajoute comme l’année dernière » pour instiller la peur dans le public et pousser le Parlement à agir rapidement. L'Assemblée nationale a déjà voté contre le projet de loi de finances de la sécurité sociale, et les Insoumis ont l'intention de s'opposer à la loi de finances propositionnelle (PLF) à venir.
Selon lui, même s'il s’agissait d'un budget temporaire, les mécanismes qu'il met en place demeurent cruciaux : il permet de lever des impôts, de reconduire les dépenses et d'emprunter sur les marchés. Cette dynamique soulève des questions quant à la gestion budgétaire à long terme au sein d'un contexte économique déjà tendu.
L'intensité de la situation se renforce avec les possibles recours au 49.3, méthode que l'exécutif envisage pour accélérer le processus budgétaire. Éric Coquerel a été clair sur sa position : l'utilisation de cet article constituerait « une façon de faire passer le budget de manière scandaleuse ». Si certains au sein de la droite et du centre envisagent cette option, le groupe LFI et le Rassemblement national se sont déjà engagés à voter pour la censure si cela venait à être mis en œuvre.
Malgré l’appel pressant du président Emmanuel Macron pour une résolution rapide de la situation, le Premier ministre Sébastien Lecornu maintient l'espoir d'un compromis, écartant pour l’instant la possibilité d’un 49.3. La reprise des débats à l’Assemblée est prévue pour le 5 janvier, ce qui permettra d’accorder un peu de temps aux députés pour préparer des amendements.
Comme le soulignent plusieurs analystes politiques, la situation financière actuelle de la France est délicate, et les choix qui seront faits lors des discussions budgétaires auront des conséquences significatives sur l'économie nationale dans les mois à venir. Les experts craignent que l'absence d'un budget solide puisse paralyser les initiatives gouvernementales.»







