À Villiers-sur-Marne, l’Ordre libanais maronite a rénové un ancien couvent pour donner naissance au tout premier monastère maronite de France, dédié à saint Charbel, une figure spirituelle vénérée qui rassemble des millions de fidèles à travers le globe.
C’est en effet dans un cadre verdoyant qu’apparaît le père Georges Ghattas, supérieur du monastère, accueillant les visiteurs avec chaleur et un accent libanais chantant. <
Depuis son ouverture récente, ce monastère a suscité une véritable effervescence parmi les 20 millions de croyants maronites dispersés à travers le monde, notamment au Liban, au Brésil et aux États-Unis. Ce regroupement de la foi se concrétise par la gestion d’universités, d’écoles et d’hôpitaux, témoignant de leur engagement global envers les communautés locales.
Une guérison « miraculeuse » ?
Le couvent, autrefois occupé par des religieuses, accueillait des actions caritatives auprès de communautés marginalisées. Le maire de Villiers-sur-Marne, Jacques-Alain Benisti, a rappelé l’héritage social des sœurs lors de l’inauguration, soulignant l’impact de leur travail. En 2022, un moine, alerté à la vente du couvent, fit une démarche spirituelle particulière en offrant de l’huile de saint Charbel à une commissaire de vente gravement malade. Contre toute attente, elle annonça sa guérison, ce qui renforça la conviction que ce lieu devait devenir un sanctuaire.
Les nouvelles de cette guérison étrange ont traversé les frontières, trouvant un écho dans divers médias, comme Le Parisien, qui a noté l'importance croissante de la foi maronite en France. « Notre moine a proposé de lui envoyer de l’huile de saint Charbel, qui est souvent prié pour des guérisons », a expliqué le père Georges, évoquant un lien profond entre le spirituel et le quotidien.
Prière, silence, modestie et pauvreté
Le monastère abrite actuellement six moines qui s’engagent dans une vie de solidarité et de prières, cultivant une atmosphère de recueillement. Ce sanctuaire, dédié à saint Charbel, attire d’ores et déjà des foules, avec le père Ghattas déclarant que près de 1000 personnes ont assisté à la messe récemment, témoignant de l’engouement pour cet espace sacré.
Le célèbre saint, ermite du XIXe siècle, est synonyme de simplicité, de silence et de modestie. « Près de quatre millions de personnes par an visitent sa tombe à Annaya », précise le père. Il est devenu un symbole d’espérance et de foi, même pour ceux qui vivent en dehors d’une tradition religieuse. Sa popularité, comme le souligne le pape lors d’une visite, montre que « l’homme le plus caché est devenu le plus célèbre ».
La chapelle sera agrandie vu l'affluence
Avec l'afflux constant de visiteurs, des solutions doivent être envisagées pour accueillir cette ferveur. Des chapiteaux ont déjà été installés dans les jardins du monastère. « Nous travaillons avec un urbaniste pour agrandir la chapelle et aménager un chemin de croix », souligne le père Georges. Chaque jour, le monastère reste ouvert au public, et les célébrations en arabe sont complétées par une messe en français chaque 22 du mois.
Monastère Saint-Charbel, 31, rue du 11-Novembre-1981, à Villiers-sur-Marne. Tél. : 01.72.50.22.51.







