Le 23 décembre, le ministère de l'agriculture a annoncé le déblocage d'une enveloppe budgétaire destinée à lutter contre le nématode du pin, un ver microscopique jugé par les autorités comme une menace sanitaire majeure pour les forêts de résineux. Cette décision fait suite à la première détection de cet organisme nuisible sur le territoire français, à Seignosse dans les Landes, et suscite des réactions positives de la part des sylviculteurs.
Classé comme « organisme de quarantaine prioritaire » par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), le nématode a causé des ravages au Portugal et en Espagne durant les années 2000, et son arrivée en France a nécessité la création d'une zone tampon de 36 000 hectares autour de la zone infectée. Le ministère de l’agriculture précise que ces mesures visent à prévenir une propagation à grande échelle qui serait dévastatrice pour l’industrie forestière.
Cette enveloppe financière permettra de couvrir plusieurs actions essentielles, telles que « la destruction des arbres symptomatiques », « le transport et le traitement des bois », et « le broyage des rémanents de coupe », a déclaré le ministère. Bien que le montant exact de cette aide ne soit pas spécifié, il est affirmé qu'elle est cruciale pour soutenir les sylviculteurs touchés par cette crise sanitaire.
Nicolas Lafon, président du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, a révélé que l'enveloppe allouée pourrait atteindre environ 250 000 euros pour la zone infectée. Cette initiative est saluée comme une reconnaissance des difficultés rencontrées par les professionnels face à une menace qui pourrait engendrer des pertes considérables pour la filière. Les sylviculteurs avaient exprimé en début décembre la nécessité de mises en œuvre rapides, similaires à celles observées en Espagne, pour éviter une crise similaire en France.
Dans un arrêté préfectoral, il est stipulé que l'exploitation forestière sera gelée sur un rayon de vingt kilomètres autour du foyer d'infection et que soixante hectares de pins doivent être supprimés. Les premières opérations d'abattage ont déjà commencé et se poursuivront jusqu'au 15 février prochain. Le massif des Landes de Gascogne, où l'incursion a été observée, est majoritairement composé de pins maritimes, représentant ainsi une part significative des forêts françaises.
En parallèle, le ministère de la transition écologique étudie une adaptation de l'aide au renouvellement forestier « France Nation Verte » pour inclure « les coûts de reconstitution des peuplements » à hauteur de 90%, afin de soutenir davantage les propriétaires forestiers dans le processus de réhabilitation des forêts malades.
La situation reste préoccupante, et selon divers experts, des mesures rapides et efficaces sont essentielles pour préserver la biodiversité et la santé économique du secteur forestier français. Bon nombre de spécialistes sont d'avis que cette crise pourrait avoir des ramifications bien au-delà des seules zones touchées si des actions proactives ne sont pas entreprises.







