Le concept de « naked roads », ou routes dépouillées, suscite un intérêt grandissant parmi les urbanistes et les élus. Inspiré par l'ingénieur néerlandais Hans Monderman, ce concept propose de retirer la signalisation routière pour responsabiliser les usagers. À Menton, Louis Sarkozy, candidat aux municipales, envisage d'implémenter cette approche pour diminuer les accidents sur les routes. Ce principe repose sur l'idée que la présence excessive de panneaux et marquages peut engendrer une perte de vigilance chez les conducteurs, qui se reposent trop sur la signalisation plutôt que sur leur intuition et leur jugement.
Plusieurs expériences à travers le monde, notamment en Allemagne, se sont montrées encourageantes. En 2008, la commune de Böhmte a retiré toute sa signalisation et a observé une réduction spectaculaire des accidents, passant de plusieurs incidents graves par semaine à aucun en trois semaines. Le Telegraph a rapporté les résultats de cette expérience, soulignant comment la simplicité des règles et la liberté d'action renforcent la responsabilité des usagers.
Ce concept, bien que controversé, démontre que la suppression de la signalisation peut conduire à des comportements plus attentifs et respectueux sur la route. Les défenseurs de cette approche, comme l'ONG Project for Public Spaces, soutiennent que les usagers finissent par interagir de manière plus sécurisée lorsqu’ils sont contraints de respecter des règles de bon sens. En effet, une étude de la Sécurité Routière a montré que les comportements à risque diminuent lorsque les conducteurs doivent naviguer sans repères visuels clairs.
Une vague d'intérêt pour les espaces partagés s'est également répandue dans toute l'Europe, avec des projets d'aménagement visant à modifier les comportements des usagers en favorisant une cohabitation harmonieuse entre piétons et véhicules. Selon le projet européen « shared space », l'harmonisation des interactions sur la route pourrait réduire davantage les incidents.
Alors, le retrait de la signalisation peut-il véritablement transformer la sécurité routière ? Les témoignages et études semblent l'affirmer, mais de nombreux défis réglementaires et culturels subsistent. Les experts s'accordent à dire que, si la responsabilisation individuelle est essentielle, l'implication de l'État reste cruciale pour maintenir un cadre sécuritaire sur nos routes.







