Les écoles d'ingénieurs centrales, notamment Centrale Nantes et Centrale Supélec, annoncent une hausse significative de leurs frais de scolarité, atteignant respectivement 4 770 € et 5 000 € par an. Cette réforme s'inscrit dans un modèle de tarification modulé, qui vise à rendre l'éducation plus équitable pour les familles de divers revenus.
Jusqu'à présent, les frais étaient fixés par arrêté ministériel, limitant la flexibilité des établissements. Cependant, avec la révision des textes en 2025, les écoles peuvent désormais établir leurs propres tarifs, entraînant ainsi un bouleversement dans la structure tarifaire des établissements. Jean-Baptiste Avrillier, directeur de Centrale Nantes, souligne que cette nouvelle approche permettra à une partie significative des familles de bénéficier de tarifications plus accessibles, tandis qu'un petit pourcentage, entre 10 et 15 %, sera invité à assumer une part plus conséquente des frais.
Ce système modulé pourrait faire écho aux préoccupations exprimées au sein de l'enseignement supérieur en France, où la question de l'accessibilité financière est cruciale. Une étude récente par Ouest-France révèle que près de 30 % des étudiants en écoles d'ingénieurs sont actuellement boursiers, et ceux-ci continueront d'être exonérés de frais d'inscription. De plus, le barème de tarification prend en compte le quotient familial, permettant ainsi aux familles dont les revenus sont modestes de voir leurs frais d'inscription entièrement couverts.
Dans une période où les dépenses des établissements augmentent et que les subventions stagnent, cette initiative est perçue comme une solution pour garantir une aide financière durable tout en maintenant une qualité d'enseignement. Néanmoins, des experts tels que Pascal Vairac évoquent des préoccupations sur une possible dérégulation du système, appelant à un encadrement officiel par le ministère.
Les écoles privées, par contraste, facturent en général entre 7 500 € et 8 000 € de frais annuels, ce qui soulève davantage de questions sur l'équité dans l'éducation. Comme l'a déclaré Loïc Roussel, directeur d'une école d'ingénieurs, l'alternance pourrait être une alternative viable pour maintenir une accessibilité financière, mais le futur des dispositifs d'apprentissage reste incertain.
Alors que la question de l'éducation équitable continue de susciter des débats, le modèle proposé par les écoles Centrale se veut un pas vers une prise en compte plus large des réalités économiques des familles. L'avenir de ce système sera scruté de près pour en évaluer son impact réel sur l'accessibilité et la diversité au sein des écoles d'ingénieurs françaises.







