Au fil de sa carrière, chaque salarié accumule des trimestres en vue d'obtenir sa pension de retraite de base, mais également des points pour sa retraite complémentaire. Cette dernière, obligatoire, vise à compléter la pension de base, souvent limitée et ne tenant pas compte de l'ensemble de la carrière des actifs. Mais comment fonctionne-t-elle réellement ?
Le système de retraite en France : un réseau solidaire
Depuis 1945, la France s'est dotée d'un système de retraite fondé sur la répartition et la solidarité. Les cotisations des actifs alimentent en temps réel les pensions des retraités. Ce système peut être divisé en quatre catégories :
- Régimes de base: obligatoires et gérés par dissociation selon les métiers, ils reposent sur les revenus des 25 meilleures années.
- Régimes complémentaires: également obligatoires, ces régimes fonctionnent sur un système de points, qui dépendent directement de la rémunération.
- Régimes additionnels: réservés aux fonctionnaires, ces régimes complètent les retraites de base sans avoir de régime complémentaire spécifique.
- Régimes facultatifs: englobent l'épargne retraite, gérée par capitalisation sur une base volontaire.
Les acteurs de la retraite complémentaire
Plusieurs organismes se consacrent à la gestion des retraites complémentaires, dont les plus significatifs sont :
- AGIRC-ARRCO: Premier acteur regroupant salariés de l'industrie, du commerce et des services.
- IRCANTEC: Caisse dédiée aux agents non-titulaires de l'État.
- MSA: Pour les exploitants agricoles, elle gère simultanément la retraite de base et complémentaire.
Le calcul de la retraite complémentaire
La pension de retraite complémentaire se calcule de manière distincte de la retraite de base. Elle repose sur un système de points accumulés au cours de la carrière, multipliés par une valeur du point définie par chaque caisse de retraite. Cette valeur est sujette à réévaluation annuelle. Par exemple, pour l'AGIRC-ARRCO, elle était de 1,3498 € au 1er août 2023. Il n’existe pas de durée fixe de cotisation dans ces caisses, et une minoration s’applique en cas de départ anticipé.
Les cotisations salariales et patronales génèrent des points, comptabilisant aussi certaines périodes non travaillées comme le chômage ou le congé parental. Les actifs peuvent aussi racheter des points pour les années d’études supérieures ou les années incomplètes. Ce rachat est déductible fiscalement, permettant une flexibilité pour optimiser sa retraite.
Enfin, AGIRC-ARRCO a introduit des systèmes de bonus et malus pour inciter à décaler la prise de retraite, favorisant ainsi la pérennité de ce système.







