Le 29 décembre, Rachida Dati, candidate à la mairie de Paris, a accompagné une infirmière dans ses tournées matinales. Constatant les difficultés de circulation et de stationnement rencontrées par les soignants, elle a proposé d'autoriser ces professionnels à circuler sur les voies de bus pour optimiser leur temps auprès des patients. "Chaque minute perdue dans les embouteillages, c'est du temps en moins pour eux", a-t-elle déclaré, soulignant l'urgence de cette question sociétale.
Cette proposition résonne particulièrement dans le 19e arrondissement, où des soignants ont, en septembre, lancé une pétition pour dénoncer les conditions de circulation qu'ils jugent "insurmontables". Selon Laurence Trébugeais, infirmière, ces obstacles les ont contraints à réduire leurs interventions de 30%. "Nous devons souvent refuser des patients ou interrompre les soins en cours", a-t-elle expliqué au Parisien.
En réponse à ces préoccupations, le Conseil de Paris avait adopté, le 10 octobre, un vœu permettant aux 175 kinésithérapeutes et 126 infirmiers titulaires de la carte "Soignant à domicile" d'emprunter les couloirs de bus. Toutefois, il s'agit uniquement d'un vœu et ne s'accompagne pas de mesures concrètes.
Certaines bases juridiques existent, mais le processus reste complexe. L'article R. 311-1 du code de la route spécifie les véhicules autorisés à circuler sur ces voies, principalement pour les services d'urgence. Actuellement, seule la préfecture de police peut, par arrêté, aménager ces règles, mais elle s'oppose vivement à l'initiative de Rachida Dati, craignant des "incohérences territoriales" et un impact négatif sur la fluidité du trafic, essentiel pour les interventions des secours.
Pour l'heure, la priorité semble aller vers la préservation des couloirs de bus, décriés déjà pour leur congestion et leur potentiel dégradant pour le service d'urgence. Cette question complexe mérite un débat approfondi, non seulement pour optimiser les déplacements des professionnels de santé dans la capitale, mais également pour garantir la sécurité et l'efficacité des interventions d'urgence.







