Face à la crise de la dermatose nodulaire bovine, beaucoup d'agriculteurs en France s'organisent et expriment leur mécontentement. Malgré les engagements récents du gouvernement de vacciner 750 000 bovins supplémentaires, la colère ne faiblit pas. À moins de deux jours d'une manifestation prévue à Bruxelles pour protester contre les décisions européennes en matière de santé animale ainsi que contre le traité du Mercosur, les éleveurs ont intensifié leurs actions.
Des actions percutantes dans le Gers
Dans la nuit de mardi, des agriculteurs du Gers ont mené une opération coup de poing à Auch, déversant des farines et projetant du lisier devant la préfecture. En hommage à leur collègue Thierry, qui a tragiquement mis fin à ses jours, un cercueil drapé du drapeau bleu-blanc-rouge a été également exposé, symbolisant la détresse des agriculteurs du secteur.
Une mobilisation qui touche les axes routiers
Les mobilisations se poursuivent avec acharnement. Sur de nombreuses routes, notamment sur l'A64 (Bayonne-Toulouse) et l'A10, des blocages persistent. Les agriculteurs occupent également des nœuds stratégiques afin de rendre visible leur lutte. Selon France Bleu, la situation est particulièrement tendue près d'Avignon, où des agriculteurs bloquent le pont de Bonpas, affectant gravement la circulation.
Le gouvernement sous pression
En réponse aux tensions, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a tenu une conférence de presse à Matignon, entourée de plusieurs ministres, pour annoncer des mesures d'urgence. Elle a promis l'accélération de la vaccination des bovins dans les départements touchés par la DNC, en mobilisant également des vétérinaires et des étudiants issus des écoles vétérinaires. Un plan de soutien de plus de 10 millions d'euros a été mis en place pour soutenir les petits éleveurs. Le délai pour vacciner complètement les 1 000 exploitations agricoles de l'Ariège est fixé au 31 décembre de cette année.
Des experts soulignent l'importance d'une action rapide et coordonnée pour endiguer la propagation de la maladie. Selon un vétérinaire local, "la vaccination est une solution nécessaire, mais elle ne suffira pas sans une écoute attentive des agriculteurs et des mesures adaptées aux difficultés économiques qu'ils rencontrent". Les avis divergents sur la pertinence des décisions gouvernementales laissent présager une intensification des actions de protestation si aucune solution satisfaisante n'est rapidement trouvée.







