Alors que le mouvement de contestation des agriculteurs semble sur le point de connaître une pause, avec la levée de plusieurs barrages routiers, la situation demeure tendue avec près de 100 actions toujours en cours, témoignant d'un mécontentement profond envers la gestion gouvernementale, notamment sur des questions de santé animale.
La question d'une éventuelle "trêve de Noël" a été soulevée suite à l'annonce du report de l'accord UE Mercosur, alors que les autorités espèrent apaiser les esprits à l'approche des vacances scolaires. Des blocages routiers importants, notamment sur l'A61 et l'A20, ont été levés, mais le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a exprimé sa préoccupation quant aux répercussions de la poursuite des mobilisations. "J'en appelle à la responsabilité de chacun pour lever ces barrages afin de garantir la fluidité sur les voies stratégiques," a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le ministre de l'Agriculture, Sébastien Lecornu, a rencontré les principaux syndicats agricoles, dont la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), pour discuter des conditions d'une trêve. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a insisté sur la nécessité d'un "courrier clair" de la part du gouvernement, détaillant ses intentions pour que la trêve puisse être envisagée. En réaction, Pierrick Horel, président des JA, a souligné que bien qu'une trêve soit souhaitable, la mobilisation devrait se poursuivre si les promesses du gouvernement ne sont pas satisfaisantes.
Du côté de la Coordination Rurale, la position est plus nuancée. Bien qu'ils aient exprimé une volonté de paix pendant les célébrations de fin d'année, ils n'appellent pas à l'arrêt des actions, laissant ainsi le choix aux sections départementales sur la poursuite de la mobilisation. De nombreuses voix au sein du syndicat, y compris celle de Stéphane Galais, insistent sur le fait que tant que des engagements fondamentaux sur la gestion de la dermatose bovine ne seront pas pris, il est difficile de justifier un retour au calme.
Les discussions se poursuivent également sur des questions critiques, notamment la gestion de la vaccination contre la dermatose bovine, un sujet sensible qui affecte directement de nombreux agriculteurs. La Confédération paysanne a déclaré avoir perçu "quelques signes d'ouverture" de la part du gouvernement, mais a souligné qu’il n’était pas encore possible de lever les blocages tant que des garanties claires ne seraient pas mises sur la table.
Les réunions à Matignon, qui se tiendront au début janvier, revêtent donc une importance capitale, d’autant plus que l’accord Mercosur doit être voté le 12 janvier prochain. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a déclaré que cet accord, tel qu'il est actuellement formulé, est inacceptable et a appelé à la levée des barrages pour permettre à la période des fêtes de se dérouler sereinement. Elle a ajouté, "Il est temps de montrer solidarité et responsabilité pour que chacun puisse célébrer Noël dans les meilleures conditions."







