Aldi traverse une période troublée en France. Les représentants syndicaux attendent des clarifications lors du prochain CSE prévu ce vendredi. Fin octobre, plusieurs enseignes, comme celles de Dammartin-en-Goële ou de Toulouse, ont procédé à des réductions de capitaux, des décisions motivées par des pertes significatives, comme l'indiquent des documents consultés.
Les montants en jeu sont préoccupants, avec une réduction de capital de 216 millions d'euros pour le magasin de Dammartin-en-Goële, illustrant une volonté de reconnaître officiellement les pertes. Cette situation entraîne une annulation de parts sociales, un signal inquiétant quant à la santé financière du groupe.
Une stratégie risquée ?
Au total, la réduction de capital se chiffre à environ 844 millions d'euros, selon un représentant des salariés. Les inquiétudes portent également sur une potentielle technique de "coup d'accordéon" où le capital est réduit avant d'être à nouveau augmenté, un procédé discuté parmi les experts. Aldi n'a, pour l'heure, pas souhaité commenter.
Un marché stagné et des parts en déclin
Sur le terrain concurrentiel, Aldi stagne à 3% de parts de marché, alors que Lidl progresse à 8%, comme le révèle une récente étude de Worldpanel. Malgré le rachat en 2020 de Leader Price, une stratégie qui devait initialement booster leur expansion, les résultats sont décevants. Frank Rosenthal, expert en marketing de distribution, souligne : "On espérait que l'union ferait la force, mais ce n'est visiblement pas le cas." Les parts de marché n'ont pas augmenté depuis cette fusion.
Les rumeurs d'une éventuelle fusion des branches Aldi Süd et Aldi Nord persistent, mais demeurent non confirmées. De même, des spéculations sur un possible retrait d'Aldi du marché français circulent, mais ont été démenties par une source interne. Selon certains dirigeants du secteur, Aldi semble vouloir se redresser en France. En effet, des investissements allant jusqu'à un milliard d'euros pourraient être injectés pour relancer les opérations.
Aldi se retrouve donc à un carrefour, cherchant à réorienter sa stratégie dans un marché en constante évolution. Ces mouvements soulèvent des questions cruciales sur l'avenir du discounter en France, où la concurrence est de plus en plus féroce.







