Quatre infirmières ont été reconnues coupables d'homicides involontaires et condamnées à des peines de prison avec sursis allant de 12 à 18 mois. Cette décision fait suite à une affaire tragique survenue plus de huit ans après le décès de deux bébés prématurés, victimes d'une surdose de médicament administrée à la maternité de Nancy.
Le drame a eu lieu le 25 avril 2017 au sein du service de réanimation néonatale du CHRU de Nancy. Lors du procès, les infirmières ont affirmé qu'elles n'avaient pas été informées de la nécessité de diluer un sirop de phosphore avant de l'administrer aux nourrissons, dont le poids ne dépassait pas 1,2 kg. Cependant, le parquet a soutenu que des instructions claires étaient disponibles dans un classeur, mettant ainsi en lumière des défaillances dans le protocole de soins.
Les soignantes ont, par ailleurs, dénoncé une surcharge de travail chroniques dans leur milieu. D'après leurs déclarations, elles auraient totalisé jusqu'à 300 heures supplémentaires, subissant des retards dans leurs pauses déjeuner et des absences de jours de repos en raison d'un manque d'effectifs. Évoquant ces pressions, une experte en santé a souligné que de telles conditions pouvaient gravement nuire à la qualité des soins : "Un personnel épuisé est moins en mesure de garantir la sécurité des patients", a-t-elle affirmé.
Bien que le tribunal ait suivi les réquisitions du parquet, il n'a pas imposé d'interdiction d'exercice de la profession d'infirmière, une mesure que la partie plaignante espérait. Cette absence de restriction a suscité des réactions mitigées au sein de la communauté médicale et parmi les familles touchées par cette tragédie.
Le CHRU de Nancy, ainsi qu'un médecin impliqué, avaient d'abord été mis en examen, mais ont finalement bénéficié d'un non-lieu, ce qui a soulevé plusieurs controverses entourant les responsabilités dans cette affaire tragique. De nombreux observateurs s'interrogent sur les implications de cette décision pour l'ensemble du secteur de la santé, où la sécurité des nourrissons et la qualité des soins doivent rester une priorité absolue.







