José Antonio Kast, un fervent admirateur de l'ancien dictateur Augusto Pinochet, a été élu président du Chili, marquant ainsi un tournant historique après près de deux décennies de gouvernance centriste. Avec plus de 58 % des voix en sa faveur, son ascension reflète un désir intense de rétablir l'ordre face à l'insécurité grandissante et à l'immigration.
Dans un discours jubilatoire devant une foule enthousiaste, Kast a exprimé sa détermination à lutter contre la délinquance, promettant d'éliminer l'impunité et le désordre. "Nous allons être fermes contre la criminalité et la montée du désordre", a-t-il affirmé.
Un des points clés de sa campagne a été son approche très stricte de l'immigration, avec l'objectif ambitieux d'expulser plus de 300 000 migrants illégaux. Selon une militante, "Il était temps d’agir, nous avons besoin de paix et de sécurité", une opinion partagée par de nombreux électeurs qui voient en Kast un espoir de régulation.
Le parcours d'un héritier controversé
Kast, fils d'un ancien soldat nazi ayant fui l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, a construit sa carrière politique sur des valeurs conservatrices. Ancien député pendant 16 ans, il a tenté à deux reprises d'accéder à la présidence. Sa vision catholique et familiale est symbolisée par son statut de père de neuf enfants. Sur les droits sociaux, Kast a été clair : "Je suis opposé aux lois sur le mariage civil et l'adoption par les couples homosexuels", a-t-il déclaré.
Cependant, son élection suscite une vague d'angoisse parmi une population encore marquée par les souvenirs traumatisants de la dictature. Une manifestante a déclaré : "Kast représente un retour en arrière, un danger pour les droits des minorités". Son arrivée au pouvoir s'inscrit dans un contexte plus large de virage à l'extrême droite à travers l'Amérique du Sud, rejoint par des pays comme l'Argentine et l'Équateur.
La France, par l'intermédiaire de Le Monde, souligne que cette élection pourrait bien redéfinir le paysage politique chilien. Les experts s'interrogent sur les implications long terme de cette victoire pour les droits humains et la démocratie au Chili.







