À trois mois des élections municipales de mars 2026, un récent sondage Odoxa révèle que plus de 75 % des Français manifestent un intérêt notable pour ces scrutins, transcendant les clivages politiques et les catégories sociales. Cette mobilisation soulève la question de la manière dont cet engouement influencera le vote les 15 et 22 mars prochains.
Le sondage souligne que la sécurité est désormais la préoccupation numéro un des citoyens, reflétant une tendance déjà observée lors des élections précédentes, mais accentuée cette année, notamment parmi les électeurs plus âgés. En parallèle, l'accès aux soins et les questions de santé arrivent en seconde position des préoccupations, tandis que les préoccupations environnementales, qui dominaient en 2020, semblent moins fédératrices cette fois-ci, même si près de 31 % des jeunes restent attachés à ces enjeux.
Un tournant politique avant la présidentielle
Les municipales de mars 2026 représentent en théorie le dernier grand moment électoral avant la présidentielle de 2027, suscitant un regard attentif sur les dynamiques en jeu. Le débat autour d'un "front républicain" relancé par Nicolas Sarkozy incite à la réflexion. Selon le sondage, les électeurs semblent privilégier la nécessité d'opposer un barrage à un éventuel maire de La France insoumise (LFI), plaçant ce sujet au-dessus de la lutte contre un candidat du Rassemblement national (RN). En effet, 59 % des participants au sondage envisagent de voter pour un candidat qui ne leur est pas favorable afin de contrecarrer une victoire de LFI, tandis que seulement 44 % se mobiliseraient pour bloquer le RN.
Ce nouvel "anti-LFI" est porté principalement par la droite modérée et le centre, qui affichent un taux d'adhésion de 87 % à ce barrage, ainsi que par les sympathisants des partis Les Républicains (LR) et Renaissance. La droite radicale, bien que moins prompte à agir contre LFI, s'exprime également, avec 73 % de soutien dans ses rangs. Plus intrigant encore, les électeurs socialistes, malgré la création récente du Nouveau Front populaire réunissant LFI et PS, pourraient également faire barrage à LFI à hauteur de 43 %.
Les résultats du sondage mettent donc en lumière la mutation des priorités électorales en France, où les enjeux de sécurité et de santé dominent, tout en indiquant une polarisation des opinions sur certains partis. Les municipalités de mars pourraient ainsi constituer un révélateur des sentiments des électeurs en prévision de la présidentielle à venir.
(*) Sondage réalisé auprès de 1 005 Français entre le 10 et le 11 décembre pour la presse régionale, dont Public Sénat.







