En Martinique, les autorités douanières ont récemment effectué une saisie exceptionnelle de 185 kg de lambis, un mollusque marin réputé pour sa chair appréciée, notamment durant les fêtes de fin d'année. Cette opération a eu lieu le 5 décembre, lorsqu'une embarcation traditionnelle, une yole en provenance de Sainte-Lucie, a été interceptée au large des Anses d’Arlet. À bord, les agents ont également découvert 10 kg de langoustes, soulignant l'ampleur du problème de la pêche illicite dans cette région.
Le lambis, connu scientifiquement sous le nom de Lobatus gigas, est une espèce strictement protégée par la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) en raison de sa vulnérabilité face à la surpêche. Comme l'explique Marine Leclerc, chercheuse en biologie marine : « La lente croissance du lambis, qui atteint sa maturité seulement après quatre ans, rend sa surexploitation particulièrement préoccupante. » La réglementation impose aux pêcheurs professionnels de commercialiser le mollusque entier, avec sa coquille, afin de s'assurer de sa maturité. En revanche, le transport de chair seule est formellement interdit, car il complique la vérification de la légalité de la capture.
Cette saisie dépasse à elle seule le total des captures de coquillages et coraux opérées par la douane française durant toute l'année 2024, qui s'élevait à 158 kg. Cela met en lumière l'importance des actions menées par les autorités pour protéger cette ressource menacée. Les deux occupants du bateau ont écopé d'une amende, une mesure nécessaire pour dissuader ce type de pratique illégale.
Les saisies de lambis n'étonnent pas dans ce contexte : une opération similaire en mars dernier en Guadeloupe a abouti à la confiscation de 400 kg de chair congelée, en provenance d'Antigua. Ces actions sont essentielles pour tre stabiliser les écosystèmes marins des Caraïbes, interpellant ainsi sur l'urgence d'une gestion durable des ressources maritimes.







