Les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge s'intensifient dans une violente crise frontière. Depuis le 7 décembre, les hostilités ont coûté la vie à au moins 26 personnes, un bilan tragique qui ne cesse d'augmenter.
Un civil thaïlandais a été tué par des éclats de roquettes dimanche, soulignant la brutalité de ces affrontements, qui ont également fait de nombreuses victimes civiles des deux côtés. Bangkok rapporte au moins 14 militaires thaïlandais et 11 civils cambodgiens morts, tandis que le nombre de personnes déplacées a grimpé à environ 800 000, selon les autorités locales.
Le conflit a plongé de nombreuses familles dans l'angoisse, comme celle de Sean Leap, un Cambodgien de 63 ans, qui témoigne de la triste réalité des camps de déplacés. "Je suis inquiet pour ma maison et mon bétail. Je veux que ça s'arrête", a-t-il confié à l'AFP.
Les deux nations s'accusent mutuellement d'avoir initié cette escalade. Donald Trump a récemment annoncé qu'un cessez-le-feu avait été accepté entre les dirigeants des deux nations, mais cette affirmation a été rapidement démentie par le gouvernement thaïlandais, les combats se poursuivant lors du week-end. Surasant Kongsiri, le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, a dénoncé les bombardements cambodgiens, tandis que Phnom Penh accuse la Thaïlande d'attaques aériennes.
Les fermetures de postes-frontières par la capitale cambodgienne ont exacerbé la situation, laissant de nombreux migrants piégés. Cheav Sokun, une mère de famille, relate l'impossibilité de retrouver son mari resté en Thaïlande : "Il m'a demandé de rentrer, et après, la frontière a été fermée. Je m'inquiète pour lui".
De l'autre côté de la frontière, les habitants vivent dans la peur. Watthanachai Kamngam, professeur de musique à Surin, a exprimé son désespoir face à la réalité de ses concitoyens : "Je veux enregistrer ces moments, montrer que c'est vraiment notre réalité". L’armée thaïlandaise a imposé un couvre-feu dans certaines zones alors que la situation reste instable.
Ceux qui analysent ce conflit, comme des experts en géopolitique, avancent que la rivalité sur des territoires historiques, notamment ceux entourant des temples khmers, exacerbe les tensions. Les frontières, définies durant la période coloniale française, sont devenues des points de friction critiques démontre un rapport d’Al Jazeera. Les incidents précédents, notamment une vague de violences l'an passé ayant fait 43 morts, doivent servir de rappel de l’urgence de négociations pacifiques.
La communauté internationale suit de près cette escalade inquiétante, prônant la nécessité d’un dialogue constructif afin d’éviter un cycle de violence qui pourrait aggraver la crise humanitaire déjà présente.







