Dans un contexte économique délicat, l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a exhorté le gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu à prendre ses responsabilités en matière de budget. Dans un entretien accordé au Parisien, elle a souligné l'importance d'un compromis global et a même évoqué le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour garantir l'adoption du budget avant la fin de l'année.
Selon Borne, "le gouvernement doit faire tout son possible pour assurer un budget fonctionnel d'ici la fin de l'année", ajoutant que la rigueur budgétaire nécessite une attention particulière au déficit, qui devrait rester sous les 5%. Elle a également abordé le rejet par Lecornu de l'utilisation du 49.3, arguant qu'il n'existe pas dans la Constitution d'articles qui obligent les parlementaires à agir, mais que le gouvernement a des articles permettant d'agir rapidement.
L'ex-Première ministre, qui a elle-même utilisé le 49.3 à 23 reprises, a insisté sur le fait que la pratique n'est pas un passage en force, mais plutôt un moyen d'atteindre un consensus sans forcer les oppositions. Elle souhaite "sortir des caricatures" qui entourent cette mesure constitutionnelle et estime qu'il existe plusieurs alternatives pour l'adoption du budget, que ce soit à travers un vote bloqué ou un accord avec les partis politiques.
De nombreux experts s'accordent à dire que la situation actuelle nécessite une action rapide et éclairée. Un sondage Ipsos BVA-CESI a révélé une légère remontée de la popularité de Lecornu, ce qui pourrait favoriser un compromis avec les partis de gauche. Cependant, la menace d'une motion de censure plane encore, comme l'a souligné Olivier Faure, le leader du Parti socialiste, qui a menacé de sanctionner toute utilisation du 49.3 sans compromis préalable.
Alors que le pays s'efforce de stabiliser la situation économique, l’importance d’un budget équilibré et efficace n’a jamais été aussi cruciale. Le débat se poursuit autour des meilleures voies pour assurer cette responsabilisation budgétaire tout en tenant compte des diverses opinions au sein du Parlement.







