Les affrontements à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande ont pris une tournure inquiétante, entraînant la mort d’au moins 26 personnes depuis le 7 décembre. Les hostilités, qui se poursuivent, ont de nombreux impacts sur la population civile, avec environ 800 000 déplacés, selon des sources officielles.
Ce dimanche, les tensions sont montées d'un cran avec la mort d'un civil thaïlandais, tué par des éclats de roquettes, une accusation que le gouvernement thaïlandais porte sur les forces cambodgiennes. Du côté cambodgien, les autorités soutiennent qu’elles ont également subi des frappes de l’armée thaïlandaise, ravivant une spirale de violence qui semble sans fin.
Des experts en relations internationales, comme le professeur Nguyen Van Hoan, attirent l’attention sur les implications régionales de ce conflit : "L’Asie du Sud-Est est déjà fragile économiquement, et cette escalade militaire n'est pas le signe d'une bonne santé politique pour la région". De plus, Donald Trump a récemment affirmé que les dirigeants des deux pays avaient trouvé un accord pour un cessez-le-feu, mais le gouvernement thaïlandais a rapidement démenti cette allégation.
Dans des camps de déplacés comme celui de Banteay Meanchey, des témoignages poignants émergent. Sean Leap, un des évacués, s’inquiète pour sa famille et son bétail : "Je veux que ça s’arrête", déclare-t-il, exprimant le désespoir de nombreux Cambodgiens pris dans ce conflit.
La fermeture des postes-frontières par le Cambodge a également exacerbé la situation, laissant de nombreux travailleurs migrants bloqués, tels que Cheav Sokun, qui s’inquiète pour son mari resté côté thaïlandais. "Nous avons peur pour sa sécurité. La situation est vraiment préoccupante", confie-t-elle.
La dispute autour de la souveraineté des territoires, où se trouvent des temples de l’Empire khmer, a des racines historiques profondes, accentuées par le tracé arbitraire des frontières durant la période coloniale. La situation s'est déjà transformée en conflits meurtriers dans le passé; en juillet dernier, un précédent affrontement avait causé 43 morts et coûté la vie à des centaines de milliers de personnes ayant perdu leurs maisons.
Le partage des responsabilités et la mise en place de dialogues de paix semblent être des solutions de plus en plus urgentes pour mettre fin à ce cycle de violence, mais l’avenir reste incertain sans un engagement clair de la part des deux gouvernements.







