Les hostilités entre le Cambodge et la Thaïlande se poursuivent, alors que les combats à leur frontière entrent dans leur deuxième semaine. Depuis le 7 décembre, le conflit a déjà coûté la vie à au moins 25 personnes, dont des soldats et des civils, ainsi qu'entrainé le déplacement de 800.000 personnes selon des sources officielles. Le président américain Donald Trump avait précédemment mentionné un accord temporaire de cessation des hostilités, une affirmation que le gouvernement thaïlandais a rapidement démentie.
« J'ai passé six jours ici et je suis inquiet pour ma maison et mon bétail », confie Sean Leap, un habitant de 63 ans, toujours dans un camp pour personnes évacuées à Banteay Meanchey. « Je veux que cela s'arrête ».
Les deux pays s'accusent mutuellement d’avoir provoqué les violences, les civils étant souvent pris entre deux feux. Le porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense a déclaré que le Cambodge a bombardé plusieurs de ses régions frontalières ces derniers jours, tandis que des officiels cambodgiens affirment que les forces thaïlandaises continuent de bombarder les zones près de la frontière.
Migrants en détresse
La situation a également gravement affecté les travailleurs migrants, le Cambodge ayant fermé tous ses postes-frontières avec la Thaïlande. Cela a laissé des milliers de migrants bloqués. Cheav Sokun, une mère de famille de 38 ans, raconte qu’elle a quitté la Thaïlande avec d'autres Cambodgiens, mais que son mari a choisi de rester pour travailler. « Nous étions tous inquiets », explique-t-elle.
Dans la province thaïlandaise de Surin, Watthanachai Kamngam, un professeur de musique, illustre la guerre à travers des fresques murales qu'il peint dans un bunker. « Je veux immortalisé ce que nous vivons », déclare-t-il. Cependant, la tension reste palpable, et une partie de l’armée thaïlandaise a imposé un couvre-feu dans certaines provinces.
La dispute entre les deux nations trouve ses racines dans des revendications territoriales, notamment autour de monuments khmers anciens. Une escalade de la violence en juillet dernier avait déjà entraîné la mort de 43 personnes et le déplacement de 300.000 autres dans la région. Des accords temporaires avaient alors été mis en place, mais leur pérennité reste en question aux vues des récents développements.
Selon des experts, le besoin urgent d'une médiation internationale est crucial pour éviter une nouvelle détérioration de la situation. Les organisations humanitaires, comme Médecins Sans Frontières, insistent sur la nécessité de garantir la sécurité des civils et de fournir une assistance aux déplacés. La communauté internationale suit de près cette crise alors que la possibilité d'une résolution pacifique semble encore lointaine.







