Maria Corina Machado, figure emblématique de l'opposition vénézuélienne, a été honorée mercredi à Oslo avec le prix Nobel de la paix, bien qu'elle n'ait pas pu assister à la cérémonie. Ce prix a été remis par procuration à sa fille, Ana Corina Sosa Machado, qui a pris la parole lors de l'événement.
Machado, actuellement cachée dans son pays en raison des répercussions de son opposition au régime de Nicolas Maduro, a vu sa lutte pour une transition démocratique reconnue à l'international. Sa fille a évoqué dans son discours l'importance de la liberté et de la démocratie, rappelant que « pour avoir la démocratie, nous devons être prêts à nous battre pour la liberté. » L'absence de Machado à la cérémonie souligne les tensions qui entourent la politique vénézuélienne, marquée par des élections controversées et des accusations de fraudes.
La cérémonie a également été l'occasion d'interpeller directement le président Maduro. Jørgen Watne Frydnes, président du comité Nobel, a exhorté Maduro à accepter les résultats des élections et à se retirer du pouvoir. Ce geste a été applaudi par de nombreux chefs d'État présents, certains partageant des affinités avec l'approche politique de Machado.
Selon plusieurs experts, comme Benedicte Bull de l'Université d'Oslo, la situation contient de nombreux risques pour l'opposante. Elle est considérée comme une « fugitive » par les autorités vénézuéliennes et son retour dans le pays pourrait engendrer une arrestation, qui aurait des répercussions symboliques importantes sur son mouvement.
Les États-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays latino-américains continuent de ne pas reconnaître les résultats des dernières élections qui ont vu Maduro reconduit au pouvoir. De leur côté, les partisans de Machado, dont l'ancien candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, affirment que l'élection a été volée.
En recevant le prix Nobel, Machado a rappelé que sa lutte ne s'arrête pas là : « Tant de personnes ont risqué leur vie pour que je puisse arriver à Oslo. » La présence de ses partisans a également été notée, avec des cris de « Vive le Venezuela libre » résonnant dans la salle. Cependant, une certaine polarisation demeure autour de sa personne, certains critiquant ses liens avec des figures politiques américaines, notamment Donald Trump.
Alors que les Nobel dans d'autres disciplines sont également remis ce jour-là à Stockholm, la situation politique du Venezuela continue de susciter des inquiétudes au niveau international. Leurs récents développements, y compris les manœuvres militaires américaines dans la région, soulèvent des interrogations quant à l'avenir de la démocratie au Venezuela. Le Monde rapporte que beaucoup craignent que la confrontation entre les forces pro-Maduro et l'opposition puisse intensifier.







