Chemena Kamali, directrice artistique de Chloé, est une passionnée de blouses, collectionnant plus de 1 500 pièces au fil de 25 ans. Près d'un tiers de sa précieuse collection trouve sa place dans sa maison près du bois de Boulogne à Paris. Pour Kamali, la blouse, souvent perçue comme un vêtement banal, est un véritable idéal de sophistication.
Vanessa Friedman, critique de mode pour le New York Times, souligne que la blouse, une pièce ayant perdu son statut d'importance au fil des ans, est en fait un trésor vestimentaire. Avec ses dentelles délicates, ses épaules cintrées, et ses imprimés variés, la collection de Kamali embrasse toutes les époques et tous les styles.
Sous l'influence de Kamali, la blouse connaît un regain de popularité, devenant l'accessoire de choix chez Chloé, notamment avec des modèles à volants rappelant l'ère victorienne. Ce retour en grâce s'accompagne d'une essentielle tendance boho chic inspirée par les plages ensoleillées de Venise.
Ce renouveau vestimentaire fait écho à un courant plus large de romantisme dans la mode. Les fronces, dentelles et styles nostalgiques du XIXe siècle prennent place dans le courant du « soft girl », caractérisé par des palettes pastel et des tissus fluide. Comme le souligne Le Monde, cette tendance s'inspire d'œuvres cinématographiques qui cultivent une esthétique de nostalgie.
Le terme coquette aesthetic se réjouit d’une restauration de la blouse de poète, évocatrice d’une réalité romanesque revisité pour l’automne-hiver 2025. Ses coupes amples et ses cols ouverts évoquent une iconographie androgyne, davantage en phase avec la romance que la performance. L’engouement pour le genre littéraire de la new romance, qui s'est vendu à 12 millions d'exemplaires en France en 2024, témoigne de cette dynamique.
Cependant, la blouse revêt une signification plus profonde, vue comme un emblème d'autorité. Lors de la campagne présidentielle américaine de 2024, Kamala Harris a porté des blouses ornées de col jabot, répondant ainsi aux critiques sexistes. Cette pièce vestimentaire, autrefois discrète, devient un puissant symbole identitaire, tout comme la blouse traditionnelle roumaine, mise en avant par des figures nationalistes, comme l'eurodéputée Diana Șoșoacă, selon Le Monde.







