Dans son ouvrage récemment publié, Nicolas Sarkozy livre une vision mélancolique de son expérience en détention. Intitulé Journal d’un prisonnier, ce récit personnel s’apparente à une confession de souffrance, mais de nombreuses affirmations posent question.
Selon une enquête approfondie réalisée par le journal Libération, plusieurs descriptions des conditions de détention par Sarkozy sont contestées. L’ancien président dépeint une cellule exiguë de 12 m² comme un symbole de son isolement. Toutefois, des sources revendiquant des informations syndicales révèlent qu’il aurait été logé dans une cellule de 15 m², spécialement destinée aux personnes à mobilité réduite, et bénéficiant d’un isolement pour sa sécurité. Ce traitement de faveur contraste fortement avec la réalité de nombreux détenus, qui partagent des espaces restreints de 9 m².
Nicolas Sarkozy mentionne sa « chance d’être seul » et ses heures de course à pied quotidiennes, des privilèges rares en milieu carcéral. Ce soulignement d’une « détention inhumaine » semble plutôt servir un récit dramatique.
L’ancien président fait également des affirmations sans fondement sur son élévation à la Légion d’honneur en 2004, plaçant l’épisode sous les feux des projecteurs de l’affaire Human Bomb. Cependant, les documents officiels de l’époque ne soutiennent pas cette narration, comme l’a relevé L'Express. Ce sont la carrière professionnelle et les responsabilités gouvernementales de Sarkozy qui ont été mises en avant lors de cette distinction.
En outre, Sarkozy évoque un rassemblement de soutien de « plus de 1 000 personnes » devant son domicile le jour de son incarcération. Les observations journalistiques estiment cependant la foule à seulement 100-200 personnes, révélant un écart considérable entre son récit et la réalité.
Concernant sa condamnation pour association de malfaiteurs, Sarkozy insiste sur le fait qu’elle a été prononcée sans preuves. Cependant, les juges ont établi des éléments factuels dans l’affaire, y compris des transactions financières et des déplacements associés au régime Kadhafi.
Finalement, le récit de Sarkozy soulève des questions quant à l'exactitude des faits rapportés et la manière dont il essaie de façonner son image à travers ce livre. Les spécialistes des politiques pénales et les journalistes continuent de débattre des implications de sa narration, alors que le débat public et médiatique autour de son mandat de président demeure brûlant.







