Lors d'un déplacement à Saint-Malo, Emmanuel Macron a confirmé sa ferme intention de soumettre un projet de loi à l'Assemblée nationale, visant à interdire l'accès aux réseaux sociaux pour les jeunes de moins de 15 ou 16 ans. Ce texte, qui pourrait être déposé dès janvier, s'inscrit dans un cadre de régulation plus large des réseaux sociaux en France.
Le président a expliqué que cette initiative visait à imposer une vérification de l'âge des utilisateurs, s'inspirant de la réglementation en vigueur pour les sites pornographiques. Cet engagement arrive en écho à la législation australienne qui a récemment fixé à 16 ans l'âge minimal pour accéder à ces plateformes.
« Il y a un consensus scientifique concernant les effets négatifs des réseaux sociaux sur la santé mentale et les résultats scolaires des adolescents », a déclaré Macron, illustrant son propos par une métaphore évocatrice : « Mon enfant, je n'ai pas envie qu'il gagne la course, j'ai juste envie qu'il descende de la voiture. » Ces remarques soulignent son souci de protéger les jeunes, tout en les préparant adéquatement à interagir avec ces technologies potentiellement nocives.
En effet, des études récentes, comme celles publiées par l'INSERM, pointent du doigt les risques accrus de dépression et d'anxiété chez les adolescents utilisant intensivement les réseaux sociaux. En réponse, Macron a promis que le texte serait voté avant la fin de son mandat, affirmant que le cadre juridique pourrait s'inspirer de la mise en œuvre réussie des mesures concernant les sites pornographiques.
Une autre loi, incluse dans l'agenda parlementaire du groupe Renaissance, propose également de restreindre l'accès des réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ans. Toutefois, Macron n'a pas fait mention de cette loi lors de sa discussion, préférant se concentrer sur son engagement personnel vis-à-vis de cette régulation.
Le président a également abordé la question de la désinformation circulant sur ces plateformes. Il a répondu aux critiques qui émettent des doutes sur une dérive autoritaire en se distançant des initiatives potentielles de labellisation des médias. Il a souligné que la distinction entre information vraie et fausse relève des journalistes, insistant sur l'importance de maintenir une presse libre et indépendante.
Un moment poignant de cette rencontre a été le témoignage d'Emmanuelle Pouédras, mère endeuillée d'un adolescent dont le suicide a été influencé par des interactions sur TikTok. Elle a invité le président à prendre des mesures immédiates pour aider les familles touchées par de tels drames. Macron a qualifié ce témoignage de « bouleversant » et a promis de la rencontrer pour échanger sur des solutions Potentielles.
Avec ces mesures, Emmanuel Macron marque une étape significative dans le débat public sur l'impact des réseaux sociaux sur les jeunes, à un moment où la France cherche à renforcer sa législation pour assurer un environnement plus sain pour ses citoyens les plus vulnérables.







