Maria Corina Machado, opposante vénézuélienne reconnue, a fait une réapparition très attendue à Oslo, en Norvège, presque un an après avoir disparu des radars. Le 11 décembre, elle est apparue publiquement pour la première fois depuis le 9 janvier, période durant laquelle elle a été contrainte à la clandestinité en raison de la répression gouvernementale sévère qu'elle subit dans son pays natal.
Machado a pris la parole depuis le balcon de son hôtel, saluant une foule enthousiaste de partisans criant "liberté!". Lors de cet événement, elle a affirmé son intention de retourner au Venezuela malgré les menaces d’arrestation qui pèsent sur elle. "Je retourne au Venezuela, je suis pleinement consciente des risques", a déclaré Machado dans une interview à la BBC, mettant en lumière sa détermination à lutter pour la démocratie.
Son absence à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, qu'elle a remporté pour son précieux travail en faveur de la démocratie, a été marquée par la présence de sa fille Ana Corina, qui a reçu le prix en son nom. Le lauréat a été reconnu par le comité Nobel pour son engagement face à un environnement politique en crise, dans un pays marqué par des allégations de crimes contre l'humanité, comme l’a souligné le rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies.
La situation actuelle au Venezuela est tumultueuse, exacerbée par des tensions croissantes avec les États-Unis. Les experts, comme Benedicte Bull de l’Université d’Oslo, soulignent que le retour de Machado au Venezuela pourrait être extrêmement risqué. "Elle risque d'être arrêtée si elle rentre" a-t-elle commenté, ajoutant que le gouvernement pourrait réagir avec plus de prudence envers elle en raison de son statut de figure emblématique.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a été vivement critiqué pour sa gestion autoritaire du pays, et la communauté internationale, y compris l'Union européenne, refuse de reconnaître les résultats des dernières élections, considérées comme frauduleuses. "Pour récupérer notre démocratie, nous devons être prêts à nous battre pour notre liberté", a déclaré Ana Corina lors de la remise du prix, appelant à l'unité de tous les vénézuéliens dans cette lutte.
En attendant, Machado se trouve à un carrefour critique : entre la volonté de retourner chez elle et les incertitudes qui l’attendent. Les observateurs politiques du regionel et du monde entier garderont un œil sur son prochain mouvement, un symbole potentiel de résistance et de courage face à l’oppression.







