La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réaffirmé son intention de signer l'accord de libre-échange avec le Mercosur, prévu pour le 20 décembre lors d'un sommet au Brésil. Cependant, elle doit d'abord obtenir l'aval des États membres, une étape cruciale dans un contexte de forte opposition, notamment de la part de la France.
La France demeure ferme dans sa position contre cet accord, plaidant pour un report jusqu'en 2026. Emmanuel Macron a souligné que les garanties nécessaires pour protéger les agriculteurs français n'étaient pas encore satisfaites. Selon le président, « le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français, les exigences n’ont pas été remplies », a-t-il déclaré lors d’une récente réunion.
Dans un climat de tension, la Commission européenne maintient que la signature de cet accord est essentielle tant sur le plan économique que diplomatique. Des experts, comme ceux interrogés par Le Monde, affirment que cet accord pourrait revitaliser les échanges économiques, favorisant les exportations européennes tout en soulevant des préoccupations quant à la compétition des produits agricoles sud-américains.
Les syndicats agricoles de plusieurs pays européens prévoient des manifestations à Bruxelles, soulignant l'inquiétude croissante au sein du secteur face aux risques que l'accord pourrait engendrer. L'argument selon lequel cet accord pourrait favoriser de l'importation massive de viande, de sucre et d'autres denrées reste un point de friction majeur.
Des pays comme l'Allemagne et l'Espagne, en contradiction avec la position française, expriment leur soutien à l'accord, soulignant qu'il pourrait offrir une réponse efficace à la concurrence accrue de la Chine et aux mesures douanières imposées par les États-Unis.
« C'est maintenant ou jamais », a rétorqué un responsable de la Commission, insistant sur l'importance de finaliser des négociations qui s'étendent sur plus de 25 ans. Toutefois, le consensus semble difficile à atteindre. Une source diplomatique a averti que ne pas parvenir à un compromis pourrait aboutir à une crise majeure au sein de l'UE.
Alors que la semaine se déroule à Bruxelles, des débats cruciaux sont à prévoir, notamment un vote au Parlement européen sur des mesures de sauvegarde visant à rassurer les agriculteurs. La Commission promet une surveillance accrue des importations, s'engageant à sévir en cas de déstabilisation des marchés, selon des informations publiées par Libération.
Reste à voir si cette dynamique se traduira par un accord palpable et cohérent, ou si le fossé entre les différents États membres se creusera davantage à l'approche du sommet.







