L'état de santé de Narges Mohammadi, la récente lauréate du prix Nobel de la paix 2023, soulève de vives inquiétudes après son arrestation brutale survenue vendredi dernier en Iran. Selon ses proches, elle est « souffrante » et a dû être hospitalisée à deux reprises en raison des blessures subies lors de son interpellation à Mashad.
Lors d’un bref appel téléphonique avec sa famille dimanche soir, Mohammadi a déclaré avoir été victime de « coups de matraque violents et répétés à la tête et au cou » lors de son arrestation, comme l’a rapporté son comité de soutien sur les réseaux sociaux. « Son état physique au moment de l'appel semblait préoccupant », ont-ils ajouté, annonçant son transfert aux urgences pour des soins.
Des témoignages rapportent que cette arrestation s’est déroulée après qu’elle a pris la parole en hommage à l'avocat Khosrow Alikordi, dont le corps a été retrouvé récemment. Hamid Mohammadi, le frère de Narges vivant en Norvège, a confirmé qu'elle avait brièvement réussi à téléphoner à un autre proche en Iran, précisant : « Elle a été violemment frappée et a dû consulter un médecin. »
Un groupe de cinéastes et d'activistes iraniens, parmi lesquels les renommés Jafar Panahi et Mohammad Rassoulof, a lancé un appel urgent pour la « libération immédiate et inconditionnelle » de Mohammadi. Selon le procureur de Mashad, près de 38 personnes ont été arrêtées lors de cette cérémonie, y compris d'autres militants comme Sepideh Gholian.
« Ce type de répression fait partie d'une stratégie délibérée pour étouffer les voix qui s'opposent au régime », a déclaré le collectif de militants dans leur communiqué. Sur des images diffusées des événements, Mohammadi apparaît sans le voile que la loi iranienne impose aux femmes, s’adressant à une foule réclamant des réformes.
Mohammadi, qui a déjà purgé de longues peines de prison pour son engagement en faveur des droits humains et des prisonniers politiques, a été arrêtée pour la dernière fois en novembre 2021. Selon son comité de soutien, elle a demandé à sa famille de porter plainte contre les services de sécurité qui l'ont frappée et retenue. Néanmoins, les autorités n’ont pas encore confirmé d’accusations précises à son encontre, hormis celle de prétendue coopération avec le gouvernement israélien, un sujet sensible en Iran, comme mentionné par France 24.
Alors que l’opinion publique internationale s’alarme, les appels à l’action en faveur de Mohammadi se multiplient. Les experts craignent que cette violence à son égard n'indique une intensification de la répression contre des voix dissidentes au sein d'un pays toujours en proie à des tensions politiques internes.







